Le PMSD perd à Quatre-Bornes et Port-Louis en attendant Curepipe

Le chaudron politique en ébullition

2017 a démarré tambour battant sur le plan politique. C’était attendu surtout après le départ du PMSD des rangs de la majorité en fin de l’année dernière.   Un début d’année marqué aussi par les motions de censure présentées dans les différentes mairies.  Cette semaine également risque d’être très mouvementée avec la convocation de Navin Ramgoolam aux Casernes centrales aujourd’hui.

Marwan Dawood

 

Que se passera-t-il en 2017 ? Nul n’est sûr de rien tant le monde politique à Maurice est instable.  Le PMSD a beau insister pour rester au sein des équipes dirigeantes dans les cinq villes du pays mais son ancien allié a très mal vécu le divorce et présente donc des motions de censure contre les bleus qui en ont déjà perdu deux postes de maire-adjoint, à Quatre-Bornes, mercredi et à Port-Louis, vendredi.  En attendant qu’une motion soit présentée dans les jours qui suivent, la seule mairie qui reste bleue pour le moment est Curepipe où certainement la motion passera aussi mais avec quelques petits encombrements, car le MSM et le PMSD comptent tous deux sept conseillers.  Le Muvman Liberater se présente alors comme le joker de la situation.

 

Que se passera-t-il si le PMSD démissionne des mairies ?

C’est une question que se posent beaucoup de personnes actuellement surtout après les déclarations des conseillers bleus après le vote de la motion de censure contre eux où ils disent que des nouvelles élections municipales doivent se tenir au plus vite.  Certains conseillers envisagent même de démissionner en bloc, mais le leader du PMSD a annoncé que son parti compte bientôt venir en avant avec des motions de blâme contre le MSM dans les mairies. Une motion de blâme contre un parti qui a la majorité au sein des Conseils municipaux ? Xavier Duval déclare alors que ce sera pour permettre des débats, qui, selon lui, viendront démontrer que le MSM ne dirige pas légitimement les municipalités.

Depuis 2012 à chaque élection municipale, les partis ou alliances sont invités à soumettre une liste réserve de six personnes dans laquelle sont puisés des remplaçants si un conseiller décide de s’en aller ou meurt au cours de son mandat.  Dans le cas de figure où le PMSD décide de s’en aller des municipalités, cette liste réserve va alors être utilisée pour y trouver les remplaçants. Mais que se passe-t-il si sur les six personnes, la majorité est bleue ? Le ministre des Collectivités locales fera alors usage de ses prérogatives en tant que ministre de tutelle pour nommer une personne comme remplaçant sous la section 42(6) : ‘‘Where, in the case of the filling of a vacancy pursuant to subsection (2)(b), no remaining person is available on the group’s reserve list or where the group did not submit a reserve list at the time of the general election of the local authority, the Minister may appoint any person who is qualified to be a Municipal City Councillor, Municipal Town Councillor or Village Councillor, as the case may be, to fill the vacancy.’’ Et la sous-section (7) : ‘‘Where a vacancy occurs in the office of a Municipal City Councillor, Municipal Town Councillor or Village Councillor, as the case maybe, and — (a) the filling of the vacancy is to be made pursuant to subsection (2)(a) and there is no unreturned candidate who can, and is willing to, serve as a Councillor; or (b) the filling of the vacancy is to be made pursuant to subsection (2)(b) and the person who vacated the seat was not a member of a group, the Minister may appoint any other person who is qualified to be a Councillor to fill the vacancy.’’

 

Marie-Claire Monty quitte la basse-cour

Sa décision était très attendue. Elle s’est finalement prononcée vendredi par le biais d’un communiqué dans lequel elle dit que ses mandants  veulent qu’elle reste au sein de l’Alliance Lepep.  « Prenant en considération leur souhait et comme j’ai été élue sous la bannière de l’Alliance Lepep, j’ai donc décidé de rester parlementaire au sein de l’Alliance Lepep. Suite à cette décision, j’ai informé le leader du PMSD que je quitte toutes les instances du parti », dit-elle.

Xavier Duval n’a pas tardé à réagir à cette démission de la députée de la circonscription no 4, Port-Louis Est / Montagne-Longue.  «L’histoire jugera sévèrement Marie-Claire Monty. Ce n’est pas une grande perte pour nous », dit-il. Xavier Duval a aussi déclaré que son parti sera très actif sur le terrain en ce début d’année.

 

Le MMM pense déjà au 1er-Mai

Dans une déclaration au Sunday Times, le secrétaire général du MMM, Ajay Gunness, nous révèle que les mauves se préparent déjà pour la tenue du meeting du 1er-Mai.  «En attendant, nous aurons un congrès pour les femmes en mars et les campagnes de mobilisation commenceront en vue du 1er-Mai. Le bureau politique et le comité central vont se rencontrer comme d’habitude et nous suivons de près la situation politique », dit Ajay Gunness.

 

Le PTr se mobilise demain

Le président du Parti travailliste, Patrick Assirvaden, annonce la tenue d’une grande mobilisation demain lundi 16 janvier à 10 h devant les locaux du parti au Square Guy Rozemont à Port-Louis.  «Nou bizin zoine rassemblé contre dominère. Nou slogan d’ailleurs c’est  Arrêt dominère. Mo rappel ou ki Navin Ramgoolam pou bizin prézan casernes 11 h alors tou bane partisans pou là parce ki gouvernement ek la polis pe rode azoute bane sarze lor Ramgoolam. Enough is enough, bizin dire non à vendetta politique dans sa péi là. Zot pane ressi mett Prosecution Commission la zot pe rode ene lott facon pou persécute Navin », dit Patrick Assirvaden.

 

« Ça ne m’étonne pas que je sois à nouveau arrêté »

« Cela ne m’étonne pas que je sois à nouveau arrêté et accusé sous d’autres charges provisoires »,. C’est ce qu’a affirmé le leader du Parti travailliste, à l’issue d’un point de presse, jeudi après-midi.

Il a également soutenu que la rétroactivité de la Prosecution Commission lui est particulièrement destinée. D’ailleurs concernant les coffres-forts contenant Rs 220 millions retrouvées à son domicile à Riverwalk, il se dit perplexe qu’il soit une fois de plus convoqué deux ans après l’enquête. À savoir que demain, il devra répondre présent au Central CID et fournir des explications  sur la provenance de cette somme d’argent.

« C’est ène complot pou fini moi ek mo parti », a-t-il déclaré.

Il estime que mettre sur pied un front commun pour combattre le gouvernement de SAJ est une nécessité pour Maurice.