Le retour des majorettes du collège Queen Elizabeth: Un nouvel essor à ce sport artistique

Les majorettes du Queen Elizabeth College (QEC) sont de retour. Leur démonstration lors des célébrations officielles de notre fête nationale, le 12 mars dernier, au Champ de Mars, a fait la joie des petits et grands présents. Comme jadis. Après une interruption de ces élégantes parades publiques en 2003, ces jeunes et talentueuses collégiennes ont repris goût à ces défilés grâce à l’initiative de  Corinne Lallman-Sit Yee et Jennifer Ng, deux anciennes majorettes. Ces dernières ont pris la relève de Mme Ginette Lecordier-Cabon, initiatrice du mouvement des majorettes tambour, pour perpétuer cette solennelle tradition.

La regrettée Mme Ginette Lecordier-Cabon initie les élèves du QEC aux techniques de la majorette tambour. Quand elle prend sa retraite trente ans plus tard, elle laisse un héritage lourd à porter auquel s’ajoute un changement dans la structure d’enseignement de ce Star College. Heureusement que Corinne Lallman-Sit Yee et Jennifer Ng se sont manifestées pour réintroduire et enseigner cette discipline au sein de cette institution secondaire d’État.

Jennifer-and-Corinne-QEC-Majorette-coaches

Passionnées et disciplinées

Corinne Lallman-Sit Yee, consultante en gestion à temps partiel, est une passionnée de danse. « Le twirling demeure toutefois ma discipline préférée ». Jennifer Ng est directrice d’une société de services de sourcing et de communication. Elle affirme que « l’enseignement du twirling est ma mission. Je l’accomplis avec beaucoup de joie ». Ces anciennes majorettes du QEC ont aussi acquis pas mal d’expérience grâce à leur participation aux championnats mondiaux de twirling.

Ces deux adeptes du twirling ont voulu le faire renaître à l’endroit où tout a commencé. « Ce serait dommage qu’il n’y ait pas de suite à cet héritage reçu du QEC et de notre mentor, Mme Ginette Cabon. » Grâce à la direction du collège QEC, au ministère de l’Éducation et à l’intérêt des parents, les activités des majorettes ont refait surface après 10 ans avec 150 filles des Forms I et II. « Il suffit de bien peu de monde pour former une équipe performante, d’où l’adage : à cœur vaillant rien d’impossible ».

Elles sont désormais 237 élèves à faire partie du groupe et les répétitions durent environ une heure. La chorégraphie consiste en grande partie à faire tournoyer le bâton, connu comme le « twirling baton », faire des lancers et des expressions corporelles à travers la danse, tandis que la majorette tambour manie le bâton en compagnie d’un orchestre musical.

 

Les bienfaits de cette pratique

« Cette discipline exige agilité, endurance, équilibre et coordination. Cela apporte beaucoup de bienfaits à ces adolescentes, tant au niveau physique, psychologique qu’émotionnel, et qu’elle est tout fait en accord avec le besoin de donner aux jeunes d’aujourd’hui une éducation holistique, » explique Jennifer Ng. C’est aussi une façon de se distraire et d’apprendre à travailler en équipe. De plus, la pratique d’un sport est toujours favorable à la santé et au moral, ajoute-t-elle.

 

Qu’en est-il des shows ?

En juin 2014, 14 filles ont été sélectionnées pour faire leur première prestation à l’occasion de la fête de la musique au collège. Suite à cet événement, les activités ont développé dans la mesure où, un an après, à la même occasion, 81 filles des Forms I et II ont participé à leur tout premier défilé. Elles étaient accompagnées de l’orchestre de la police. En septembre 2015, elles ont fait un premier spectacle public aux  Line Barracks, lors d’une journée sportive et  familiale de la force policière. Elles ont ensuite commencé les préparations pour la célébration de la Fête nationale de l’indépendance, le 12 mars, au Champ de Mars, où elles ont défilé lors d’une cérémonie officielle organisée par le ministère des Art et de la Culture. Les majorettes ont aussi pris part à des campagnes de sensibilisation à Petite Rivière pour promouvoir la sécurité routière et la prévention des crimes.

Les spectacles à venir où nous les verrons à l’œuvre sont : la cérémonie de la Journée mondiale de l’environnement au Gymkhana le 2 juin, la cérémonie de remise des prix du collège, prévue le 10 juin.

 

Un club pour de nouveaux talents

Deux ans après la réintroduction du ‘twirling baton’ au sein du collège Queen Elizabeth, le club Baton Twirling (Mauritius) Ltd, fondé par Jennifer Ng et Corinne Lallman-Sit Yee a vu le jour pour ouvrir ses portes au grand public. Outre de jeunes filles et d’anciennes majorettes, des garçons de 11 ans à monter se sont également inscrits pour pratiquer ce sport au Queen Elizabeth College après les heures de classe.  « Nous comptons leur donner la possibilité d’évoluer en public dans un proche avenir afin de démontrer les multiples facettes de ce sport artistique encore peu compris à Maurice. Et dans le long terme, quand l’activité prendra de l’ampleur, nous pourrons organiser des compétitions nationales, qui viseraient éventuellement à faire découvrir des talents parmi les Mauriciens ».

 

Mme Ginette Lecordier-Cabon, l’architecte

Ginette Lecordier-Cabon, décédée à l’âge de 85 ans, en mars 2015,  était l’initiatrice derrière le succès des majorettes du collège Queen Elizabeth Pendant trois décennies de suite, ses majorettes ont paradé pour les célébrations de la Fête de l’indépendance. Mme Cabon était professeure d’éducation physique à l’époque et a fondé la première équipe de majorettes surnommée ‘Les Baguettes d’Argent’. C’est grâce à elle que nos jeunes majorettes ont pu participer à des compétitions internationales, notamment à Amsterdam et Marseille