Le VPM Husnoo et ses conseillers se rendent impunément dans une zone rouge

Quarantine Act : Les ministres font leur propre loi sans être inquiétés

Que faisaient le ministre Anwar Husnoo et ses deux conseillers Oomar Khooleegan et Jameer Yeadally dans la zone rouge à Vallée Pitot lors de l’exercice de dépistage, jeudi après-midi ? Leur présence dans cette zone restreinte serait synonyme d’une violation des règlements en cours, insistent des observateurs avertis. Ce qui donne inévitablement lieu à des interrogations. Pourquoi avaient-ils été autorisés à s’y rendre alors qu’ils ne font ni partie de l’équipe de dépistage du ministère de la Santé ni d’autres catégories de personnes permises pour accéder à la zone rouge ? Avaient-ils obtenu au préalable un permis spécial ou autre ‘Special WAP’ leur permettant de se pavaner dans cette zone interdite ?

Enveloppé dans son « Personal Protective Equipment » (PPE), le ministre Anwar Husnoo supervisait l’opération de dépistage tenu au centre Naw-N-Sha à Vallée Pitot. Le hic toutefois, c’est qu’Anwar Husnoo et ses deux conseillers n’auraient pas dû s’y trouver en vertu du « Temporary Restrictions of Movement Order », tombant sous la section 3 de la « Quarantine Act 2020 ». Les conditions pour l’accès à une zone rouge sont très précises (voir ci-contre). Malheureusement, aucune d’entre elles ne correspondent à la démarche bassement politique de Husnoo et consorts.

Bien que le ministre des Administrations régionales soit médecin de profession, il ne peut entrer ou quitter une zone rouge que s’il se rend dans une institution de santé ou pour se rendre au chevet d’un patient à domicile, comme stipulé par les règlements à l’effet qu’un « medical practitioner for the purpose of attending a hospital or private health institution, or for the purpose of domiciliary visits ». Or, Anwar Husnoo ne s’était rendu ni dans un hôpital ni dans une clinique ou pour ausculter un patient dans le cadre de ses fonctions professionnelles de médecin, mais qu’il ne peut exercer de toute façon actuellement, puisqu’il occupe déjà des responsabilités ministérielles.

Pire, son conseiller Oomar Khooleegan, membre du MSM et ancien Lord-maire, a même eu accès aux documents officiels sous prétexte de prêter main forte à l’équipe du ministère de la Santé alors qu’il n’en a pas le droit, d’autant qu’il s’agit des informations confidentielles. Ce qui est clairement une entorse aux règlements et à la confidentialité des personnes qui se faisaient dépistées.

Anwar Husnoo et ses conseillers seront-ils interpellés par les autorités pour « Breach of Quarantine Act » ou la police jouera-t-elle aux abonnés absents, comme dans le cas du ministre Avinash Teeluck, présent à une fonction où plusieurs dizaines de personnes étaient réunies pour une fête religieuse ? Si cette politique de deux poids deux mesures perdure, la confiance de la population dans la police sera alors davantage ébranlée.

Ceux autorisées à entrer ou sortir de la zone rouge, outre ceux détenant un Special WAP, en vertu de la section 3(2) de la « Quarantine Act 2020 » sont :

(a) a person who has to avail himself, or to any other member of his family, of medical treatment, or to procure medicine, or any other item essential for his or his family’s subsistence or livelihood;

(b) a person who is, pursuant to the COVID-19 (Closing Down of Premises and Restriction of Activities) Regulations 2021, authorised to be outdoor strictly on allocated days or authorised to carry out specific activities;

(c) employees of the Disciplined Forces while on official duty;

(d) a member of the National Assembly, as from 6 a.m. preceding the day of a sitting of the National Assembly until 6 a.m. on the next day of the sitting of the National Assembly, for the purpose of attending a sitting of the National Assembly or any other meeting in relation to the sitting of the National Assembly;

(e) a Judge or Magistrate, or an officer of the Judicial Department, for the purpose of attending Court, in respect of such minimum judicial services as the Chief Justice deems essential, and subject to such directives as the Chief Justice may issue;

(f) a law practitioner whose services have been retained by a person to attend a police station, place of detention or Court sitting;

(g) a medical practitioner for the purpose of attending a hospital or private health institution, or for the purpose of domiciliary visits;

(h) a pharmacist for the purpose of attending his pharmacy;

(i) a person who has to avail his pet of veterinary treatment;

(j) a person required to attend a Court by virtue of a summons issued by the Court.

Farhad Aumeer : « La loi doit être la même pour tout le monde »

La réaction du député travailliste Farhad Aumeer ne s’est pas fait attendre. Dans une lettre adressée au Commissaire de Police Khemraj Servansingh hier, samedi 29 mai 2021, il fait état de la présence du ministre Husnoo et de ses conseillers dans la zone rouge à Vallée Pitot alors qu’ils ne résident pas dans cet endroit. « I am therefore inquiring whether permission will be granted to other politicians, particularly elected members of constituency no. 2, who also wish to have access in the red zone mainly to encourage and reassure the inhabitants of the benefits of PCR testing and vaccination », a-t-il écrit.

« J’ai voulu m’enquérir si le ministre Husnoo et ses conseillers ont reçu une permission spéciale pour se rendre dans cette zone rouge. Si tel est le cas, le ministre Husnoo ne peut l’avoir eu qu’en tant que ministre ou politicien. Il faut alors que mes amis du parti et moi-même recevons la même permission pour que nous puissions aussi y aller pour donner un coup de main, en respectant les consignes sanitaires. La loi doit être égale pour tout le monde. J’estime que notre présence, en tant qu’élus de l’endroit, était importante pour mobiliser, convaincre et encourager les habitants à se faire dépister, d’autant que l’exercice de communication pour les précédents dépistages avait été très mal fait », nous affirme le Dr. Aumeer.

L’élu travailliste se demande, dans la même foulée, si Anwar Husnoo et ses conseillers seront passibles aux mêmes sanctions s’ils ont enfreint la « Quarantine Act ».

Le ministre Teeluck ne pipe mot

Le ministre des Arts et de la Culture n’a pipé mot depuis la publication d’un article dans notre précédente édition faisant état d’une « Breach of Quarantine Act ». À notre connaissance, il n’a pas été interpellé non plus par la police. Ce que Shakeel Mohamed, qui représentait Eshan Juman qui avait été convoqué aux Casernes centrales lundi, avait vivement dénoncé dans une lettre adressée au Commissaire de Police. L’avocat a aussi cité, dans cette correspondance, une série de cas où d’autres ministres du gouvernement ont visiblement enfreint la « Quarantine Act » sans qu’aucune action ne soit initiée contre eux. Jusqu’ici, la réaction du Commissaire de Police se fait toujours attendre.