L’environnement

Quel ‘commitment’ de nos dirigeants ?

Voilà belle lurette que l’environnement est au centre de nos préoccupations : si dans un premier temps, il a été l’apanage des écologistes uniquement, tel n’est plus le cas aujourd’hui. Avec le réchauffement climatique, l’environnement est désormais l’affaire de tout un chacun : le citoyen lambda, la communauté, les ONG, les entreprises et le gouvernement lui-même. À Maurice, les responsables de l’industrie touristique avaient dernièrement dit tout haut  que les touristes eux-mêmes trouvent l’insalubrité de l’île écœurante et préféraient aller voir ailleurs. À Maurice, malgré quelques intitiatives ici et là (comme la création d’une police de l’environnement ou l’interdicition des sacs en plastique), avons-nous une politique verte à proprement parler ? La dernière campagne du gouvenement, Moris Nou Zoli Pei, n’a-t-elle été qu’un coup d’éclat ? C’est ce que l’on est amené à penser en l’absence de politiques écologiques durables ou de projets à long terme…

L’environnement se définit comme l’entourage où les êtres humains vivent. L’environnement se constitue donc de l’ensemble des conditions naturelles et culturelles susceptibles d’agir sur les organismes vivants et les activités humaines. Compris dans le terme ‘environnement’ sont des composants naturels de la planète Terre : l’air, l’eau, l’atmosphère, les végétaux, les animaux, les rochers, et ainsi de suite. Ceux-ci sont considérés vitaux à l’existence même des espèces.

Les mauvaises habitudes ont la dent dure à Maurice

Un environnement donné définit les humains qui l’habitent, et vice-versa. Les gens ont tendance à adopter des manières de vivre, qui ont un impact sur là où ils vivent. À titre d’exemple, si nous autres Mauriciens laissons balader librement des déchets par terre, cela deviendra la norme ensuite une normalité. On ne trouvera rien d’anormal avec des déchets à gauche et à droite car cela sera compris dans l’‘environnement’. Ainsi, l’environnement peut aussi être défini comme un qualificateur de ses habitants et ne cesse d’évoluer avec le temps. Il faut donc impérativement changer les moeurs et les habitudes.

Le gouvernement alloue Rs 2 milliards pour la protection de l’environnement

Pour le Premier ministre, qui intervenait lors de son discours lors du dernier budget, il incombe au gouvernement de créer un environnement meilleur pour la génération actuelle ainsi que pour les prochaines générations.

La National Environment Fund sera ainsi investie d’une somme de Rs 2 milliards  pour la sauvegarde de l’environnement.

Ainsi, en outre de la campagne « Moris Nou Zoli Pei », le gouvernement propose de diminuer les déchets, encourageant le recyclage et la réduction de la pollution dans les rues de l’ile. Ce sont là les projets qui viennent de débuter et les Mauriciens soucieux de l’environnement ont grand espoir que la campagne « Moris Nou Zoli Pei » sera consolidée par des projets continuels et durables et qui marchent en pratique.

La campagne ‘Moris Nou Zoli Pei’

‘Moris Nou Zoli Pei’, une campagne nationale de nettoyage à travers toute l’île, a été organisée par le bureau du Premier ministre. La campagne a débuté le 12 juillet pour prendre fin le 14 juillet. Cette campagne de nettoyage avait été annoncée dans le Budget 2017/2018. Selon le Premier ministre, elle vise à mettre en place et à initier des actions concrètes et à inviter le public à prendre conscience à garder l’environnement propre, à l’embellir et à le sauvegarder.

Une campagne en trois volets

Premièrement, le nettoyage en priorité des endroits affectés. Sept de ces endroits ont été identifiés, dotn Flic-en-Flac, Grand-Baie, Péreybère, Mon Choisy, Blue-Bay et Belle-Mare. Les sites touristiques ont aussi été inclus. Ensuite, la campagne de nettoyage s’est étendue à l’île en entier.

Deuxièmement, il y a eu l’adoption des 3 R notamment  « Reduction, Re-Use and Recycling » pour nos déchets.

Troisièmement, il y a eu l’adoption des gestes qui sont bénéfiques pour notre environnement.

Pour que cette campagne soit une réussite, le gouvernent a mis en place un comité, le Centralised Cleaning Coordination (3C), qui a été en charge de tous les marches à suivre.

 

Une campagne pour épater la galerie ?

Lors de sa participation au Jardin botanique de Pamplemousses le dimanche 14 juillet, le Premier ministre a déclaré que le financement de ces campagnes de nettoyage proviennent des fonds publics, tout en ajoutant qu’il envisionne de faire de l’île Maurice un véritable modèle aux yeux d’autres pays en matière d’environnement.

Toutefois, cette campagne nationale donne aussi l’impression d’avoir été faite uniquement pour la galerie car de nombreux endroits dans des villages qui ont été couverts par la campagne ‘Moris Nou Zoli Pei’ se trouvent toujours dans un état déplorable et à l’abandon.  Y a-t-il eu là l’occasion de prendre quelques clichés inoubliables par certains de nos gouvernants, soucieux de se projeter une image de défenseur de l’environnement, en compagnie de certains présidents de conseils de village ou de district, qui se sont eux aussi jétés sur cette occasion en or ?

Toutefois, il est important de ne pas remettre en question la sincérité des nombreux volontaires, qui se sont donné à fond pour nettoyer leur pays.

Photos

Jugez-en vous-mêmes par ces queslques photos que nous avons prises dans de nombreux endroits de Riviere-du-Remaprt, qui a reçu la visite des grosses pontes de ‘Moris Nou Zoli Pei’.

 

 

  • Sac en plastique, des ‘take away’, des bouteilles en bordure de route…

Malgré les grands moyens déployés par le conseil de district de Rivière-du-Rempart, à La Clémence, il semble qu’on a oublié de ramasser les déchets qui traînent en bordure de route.

 

 

  • Le « baz kass poz » juste en face d’un collège

Juste en face du collège Simadree Virahsawmy SSS, sur un terrain en friche, très prisé par les picoleurs, on peut voir des cannettes de bière jonchées sur le sol.

 

 

 

  • Le terrain de basket en piteux état

Un peu plus loin, là où des volontaires et le président du village ont repeint le parapet d’un pont, le terrain de basket a été relégué aux oubliettes. Le terrain de jeu se trouve dans un état d’abandon total. Même les panneaux de signalisation affichent le mauvais signal.

 

  • À l’île d’Ambre

À l’île d’Ambre, les terrains agricoles mis en vente ont été également oubliés par le conseil du district. Les terrains en friche se sont transformés en dépotoir.

 

 

  • À Amaury

Pire encore à Amaury, des appareils électroménagers, entre autres ont n’été débarrassés dans des champs de cannes qui se trouvent sur la route principale et qui semblent poser aucun souci à quiconque.

Rezistans ek Alternativ : « On a l’impression que la campagne n’a été faite que pour jeter de la poudre aux yeux du public »

Stéphan Gua, de Rezistans ek Alternativ, affirme pour sa part que ce projet populaire n’attaque pas en général ou en profondeur le problème de l’insalubrité à Maurice. Il a l’impression que la campagne n’a été faite que pour jeter de la poudre aux yeux du public.

Selon lui, il n’y a actuellement aucun tri sélectif des déchets ménagers ou autres. « Que les déchets soient disposés à Mare Chicose ou dans un autre endroit, le problème de pollution demeure le même. Le gouvernement doit trouver d’autres alternatives pour résoudre les problèmes écologiques et environnementaux. D’ailleurs, Rodrigues en est la preuve. Si on commençait par réduire l’utilisation du plastique à usage unique et par la suite arrêter son importation, on aurait pu limiter les dégâts écologiques », soutient-il .