Les activités d’une usine incommodent les habitants

Le Hochet

L’usine Dubo Blanc, qui opérait dans les années 90, a été obligée de mettre la clé sous le paillasson suite à plusieurs complaintes de la part des habitants. Quelques années après, ce cauchemar refait de nouveau surface. Désormais, la nouvelle usine s’appelle Washright Ltd. Les habitants ne comprennent toujours pas comment cette usine peut opérer alors qu’elle est dans une zone résidentielle. Une épaisse fumée noire, une odeur nauséabonde, de la pollution sonore, du mazout… tout y est. Les habitants de Le Hochet sont consternés. Malgré plusieurs complaintes, l’usine continue d’opérer.

Sharone Samy

Eshan Sheriff, qui habite en face de l’usine, est arrivé au bout du rouleau. Lui et quelques habitants du quartier ont circulé une pétition afin que l’usine cesse ses activités, mais en vain. Le ministère de la Santé et le ministère de l’Environnement ont même été sollicités dans cette affaire, peine perdue. Les habitants, déjà incommodés par le bruit des machines et des employés, sont tombés des nues quand l’usine a décidé d’installer un nouveau générateur. À chaque panne d’électricité, les habitants font face à de graves problèmes grâce au générateur. « Quand le courant est rétabli, il devient faible vu que le générateur s’est déclenché, et une surcharge est immédiatement provoquée juste après, pouvant provoquer le ‘burn-out’ de mon réfrigérateur, de mon lecteur de DVD, voire la lumière du salon », nous dit Sharmeen. Lassés d’entendre toutes ses complaintes, les forces vives du quartier n’ont pas tardé à réagir. Salim Taujoo et d’autres membres ont essayé d’avoir une rencontre avec le ministère concerné, qui hélas n’a abouti à rien.

En ce qui concerne l’usage de mazout pour alimenter les machines, cela est une tout autre affaire. Les femmes au foyer ont fait une terrible découverte, des particules de carbone s’accumulent dans les maisons. « Kan ou passe ou la main lor rebord meuble ou soi dehors lor rebord miraille, ena enn la poussiere noire ki poser, ek mo ti baba inn bien malade avek sa, line bizin ale rester clinic, line gagn inflammation respiratoire », nous dit Stephanie.

Face à cette situation, les habitants se sont plaints cette fois-ci à l’administration de l’usine Washright Ltd. Lors d’une rencontre avec les habitants de la localité, le responsable de cette entreprise leur avait donné la garantie que l’usine et ses activités se feront ailleurs, dans un autre endroit du pays. Hélas, ce dernier n’a pas tenu sa promesse. « Zot ti dir zot pou aler depi l’annee derniere, mais ziska ler mo pas truv zot envi bouger », nous dit Salim.

Plusieurs officiers, que ce soit du ministère de l’Environnement ou de la Santé, ont défilé dans les locaux de l’usine. Malgré tous les avertissements et mises en garde, l’usine continue d’opérer. Cette situation ne fait qu’empirer, certains habitants se plaignent de leur état de santé, d’autres de la qualité de l’eau. « Zot tene linge ek kan ena gros la pli, menol la deborder ek sa delo couler rouge la desane dans simé ek la riviére, ek sa kaliter sa santi pi la, ou nepli koner kot pou marser », déplore Hossen, un retraité de la région.

Mais à voir les photos et lorsqu’on respire l’air sur place, une question que se posent les habitants : Washright Ltd respecte-t-elle vraiment ses engagements ? Hélas, nous sommes sans réponses… Qu’attendent les autorités pour prendre des actions nécessaires?