Nasreen Banu Ahseek, artiste

« Quand je peins, je me sens coupée du monde. C’est comme si je me retrouvais dans un univers magique. Je reçois des vibrations positives qui me guident sur mes tableaux. »

Plongée dans l’univers de l’art, Nasreen Banu Ahseek peint d’une main flâneuse. Son domaine de prédilection : elle modèle l’histoire et l’art contemporain en relief.

Cette enseignante d’urdu au QEC, où elle est affectueusement connue comme Ustani par ses élèves, a su frayer son chemin dans le monde de l’art après un long parcours. Nasreen est mariée et est l’heureuse mère d’une fille de 13 ans.

Elle est née au sein d’une famille de 7 enfants, où elle a été choyée. Elle fréquentait l’école primaire Ramnarain Roy jusqu’à la quatrième mais a fait la sixième à  l’école primaire Rajiv Gandhi. Elle a fait ses études secondaires au collège Droopnath Ramphul. Elle a été classée seconde dans la filière Art à Maurice, et aussi classée seconde en urdu.

Elle s’est rendue en Inde à l’Aligarh Muslim University pour des études supérieures dans l’art. C’est là que Nasreen a appris la sculpture. Lorsqu’elle est rentrée à Maurice, virage à 90 degrés : elle s’est complètement coupée du monde artistique pour exercer le métier d’enseignante d’urdu, un peu aussi sous la pression de son père, qui était lui-même enseignant d’urdu.

Ce n’est qu’après une séparation avec l’art longue de 13 ans qu’elle a recommencé à repeindre, grâce à l’encouragement d’une amie du collège, Deepa Bahadoor. « J’ai été grandement inspirée par une amie, Deepa, que  je considère comme mon guru, qui m’a poussée de nouveau vers l’art. Elle était tellement choquée lorsqu’elle a appris que j’avais délaissé cette passion, et m’a beaucoup encouragée pour redonner vie à l’art ».

Inspirée par Deepa Bahadoor

Dans un premier temps, Nasreen n’avait plus confiance en elle-même et était un peu dans une tourmente. « J’ai pris deux jours pour réfléchir et le lendemain, je suis partie voir Deepa. Elle m’a alors emmenée au magasin Hassamal pour acheter les accessoires pour la peinture. En une journée seulement, elle m’a donné une formation sur les différentes techniques artistiques. C’était une profonde inspiration. »

Sa première exhibition en 2016 a été un franc succès au complexe Super U de Flacq. En 2017, plusieurs portes se sont ouvertes où elle a eu l’occasion d’exposer ses œuvres en portraits et peintures abstraites y compris à la State House. Lors d’un évènement célébrant la diaspora musulmane à travers le monde, elle a exposé cinq de ses tableaux à la municipalité de Quatre-Bornes. Dix de ces tableaux sont toujours exposés jusqu’à ce dimanche 29 avril, au Centre culturel islamique, qui retracent l’histoire et la contribution des musulmans dans la société mauricienne.

Plusieurs de ses tableaux ont déjà été vendus. Une de ses peintures representant la mappe d’Al Idrissi au Jardin de la Compagnie a été remise à l’université Al-Azhar au Caire. Sa petite touche personnelle : faire des œuvres en relief à travers l’application du mehndī.

Cela a permis à Nasreen de découvrir ses talents d’artiste, de s’épanouir et de donner libre cours à sa créativité. « Pour moi, la créativité veut dire voire les choses dans une perspective plus agréable. Il s’agit de redonner vie à toutes choses. L’art m’a permis de m’épanouir, de découvrir de nouveaux horizons et de vivre des moments de joie inexprimables. C’est le rêve devenu réalité, et j’ai su retrouver un équilibre entre ma vie personnelle et ma vie professionnelle. » 

 Fiche Perso

Nom et occupation de mon père : Mamode Aniff Jhummun, ex-enseignant
Nom et occupation de ma mère : Neezla Jhummun, gérante de l’entreprise familiale

Loisirs : La cuisine et la peinture (inutile de le préciser !)

Couleurs préférées : Les couleurs vibrantes (Jaune)