« Les enseignants ont été blessés dans leur âme »

Questions à Vinod Seegum

Q : Vinod Seegum, comment réagissez-vous aux propos de Mme Thanacoody Soborun selon lesquels les enseignants ne devraient pas se limiter qu’aux manuels scolaires ?

  • La déclaration de la directrice du MES a fait boule de neige. Internet aidant, il y a eu un déferlement de commentaires acerbes à son encontre. Les enseignants ont même exigé des excuses publiques et sa démission. Mme Thanacoody Soborun m’a appelé pour me dire de la rencontrer. J’étais en pleine session de travail à Rose Belle. Mais je me suis précipité au MES pour l’écouter.

Q : Y avait-il urgence ?

  • En tant que syndicaliste responsable, il me fallait intervenir. Selon la directrice, ce qu’elle a dit de positif sur les enseignants n’a pas été rapporté, dans les faits, sauf ce qui a créé polémique. Elle s’est dite inquiète que les examens du PSAC ont lieu à partir de mardi prochain et qu’elle ne voudrait pas qu’ils soient déstabilisés.

Q : Et votre rôle dans tout cela ?

  • Apporter la sérénité. Les enseignants ont été blessés dans leur âme. Il fallait à tout prix rétablir la confiance. J’ai alors fait deux propositions qui ont été d’emblée acceptées. Primo créer une question bank qui impliquerait les enseignants en leur demandant de faire parvenir leurs questions au MES pour le tri final. Deuxièmement, pour calmer les esprits, d’émettre des specimen papers bien travaillés aux mois de juillet et d’août à partir de l’année prochaine et de les envoyer aux écoles, pour mieux préparer les élèves.

Q : Toujours est-il que les élèves sont pénalisés cette année ?

  • Non, ils ne seront pas pénalisés. Les questions ne seront pas annulées cependant, mais il y aura plus de la flexibilité. J’ai demandé que les points soient redistribués parmi les autres questions. Cette proposition est à l’étude car il revient au ministère de prendre une décision.

En tout cas, je vous le dis haut et fort : il n’y a pas de plus grand crime (je pèse bien mon mot, car il n’est pas fort) d’examiner un enfant sur un thème qu’il n’a jamais fait. D’où ma proposition de créer une question bank.