Limitation sur la vente de l’huile comestible : Le gouvernement fait marche-arrière

Le gouvernement a-t-il mis, une fois de plus, la charrue devant les bœufs en ce qui concerne le rationnement de l’huile comestible ? On se rappellera que le 18 mars, le ministre Soodesh Callichurn avait annoncé en personne que l’huile comestible ferait l’objet d’une mesure de rationnement dans les points de vente à travers l’île, à l’effet qu’une personne ne pourra acheter uniquement que deux litres d’huile.

Ce qui a amorcé un début de ‘panic-buying’ et provoqué une bouffée d’angoisse chez les commerçants de ‘fast foods’. Il y a aussi eu un début de ‘hoarding’ de stocks d’huile chez des détaillants plus malins que les autres. Mais ce vendredi 25 mars, virage à 180o. Selon un autre communiqué émis par le ministère du Commerce, la restriction de deux litres d’huile est enlevée. Apparemment, le pays disposerait de suffisamment de stocks d’huile chez les importateurs et les grossistes pour alimenter la population.

Selon Preetam Dabydoyal, directeur de P&P International Ltd, importateur bien connu, les importateurs et les distributeurs d’huile ont eu une réunion le lundi 21 mars 2022 avec le ministre Callichurn. Le représentant de Moroil, le plus grand fournisseur d’huile à Maurice, a indiqué au ministre qu’il y a suffisamment de stocks d’huile pour approvisionner la population, et qu’il n’y a pas de pénurie d’huile dans le pays. « Dans un premier temps, le gouvernement n’avait pas eu de consultation avec les distributeurs d’huile avant de déterminer si la situation va s’aggraver de sitôt. C’est pour cela qu’il avait ordonné une mesure de rationnement. Mais il a dû faire marche arrière après avoir eu une discussion avec ceux concernés », nous explique Preetam Dabydoyal.

Y aura-t-il une pénurie dans les jours à venir ?

Mais nous nous ne sommes pas sortis de l’auberge pour autant… Preetam Dabydoyal avance que la situation est difficile et confuse en ce moment. Selon lui, environ 75 tonnes d’huile sont utilisées à Maurice chaque jour, ce qui est quand même un chiffre important. Il convient alors de se demander si les stocks existants d’huile pourraient satisfaire la consommation de cette denrée pendant encore longtemps.

Selon le constat de Preetam Dabydoyal, plusieurs espaces de vente sont actuellement en rupture d’huile comestible, alors que le gouvernement vient d’assurer dans son communiqué du 25 mars qu’il n’y a pas de pénurie. Par ailleurs, en ce qui concerne l’importation d’huile, il est à noter que plus de 20 % d’huile sont importés de l’étranger et de ces 20 %, nous avons environ 15 % qui sont importés de l’Ukraine.

 « Je ne pense pas qu’il y aura de pénurie d’huile dans l’immédiat car les distributeurs sont en train de se tourner vers d’autres marchés comme alternatives pour éviter toute pénurie dans le futur », conclut-il. « Mais il faut que le gouvernement assume sa part de responsabilité et fait sa part de travail. »