Marchands ambulants à la place Immigration

Depuis le relogement de plusieurs marchands ambulants qui opéraient autrefois dans les rues de la capitale à la place Immigration, ces derniers vivent un calvaire pénible, voire inhumain. « Harcèlement »  des forces de l’ordre, être forcés de travailler dans des conditions malsaines, des malfrats qui rôdent dans les parages… les marchands de la capitale ne savent plus où donner de la tête.

Cela fait environ quinze mois qu’une bonne partie des maraîchers et marchands ambulants opérant jadis dans les rues et les artères de Port-Louis a été relogée par les autorités à l’arrière de la gare du Nord. Or, depuis leur relogement, ces marchands affirment être complètement oubliés par les autorités. En effet, ils protestent contre l’insalubrité de l’endroit et l’inaction des autorités face à ce problème.

Depuis les récentes pluies diluviennes, les toilettes publiques qui se trouvent à côté ont été débordées. Résultat : des matières fécales et autres détritus se déversent librement dans un des canaux qui traversent la foire de la place Immigration et causeraient pas mal d’inconvénients aux occupants de ces étals fortuites et aux clients de passage.

« Nous sommes forcés de respirer cette odeur » 

Lors de notre visite sur le lieu, nous étions fortement incommodés par une odeur nauséabonde qui provenait d’un canal à l’intérieur qui  se dévidait de son surplus d’eau. « Regardez dans quelles conditions nous travaillons tous les jours. Nous sommes forcés de respirer cette mauvaise odeur et si nous essayons de vendre nos produits en bordure de rue, nous risquons d’avoir des problèmes avec la police », explique Fazila, une maraîchère.

« Le ramassage d’ordures de la voirie se fait rarement ici. Nous devons nous-mêmes ramasser toutes les ordures  qui traînent dans le lieu. Nous déplorons aussi le fait que les officiers du service sanitaire n’effectuent jamais de visites ici », affirme Anwar Mohun, marchand de vêtements.

Abondant dans le même sens, Santa Seeruttun, commerçante en lingerie féminine, déplore aussi l’inaction des policiers face aux voleurs, bien que le poste de police de Trou Fanfaron se trouve juste à côté. « Les voleurs viennent le soir dérober les prélarts  des marchands. Les WC sont dans un état horrible. Depuis que nous sommes ici, les clients ne viennent plus », s’insurge cette mère de famille.

Les maraîchers déplorent aussi faire face à un épineux problème de parking. Ce lieu aménagé comprendrait 400 étals dont entre 125 à 150 restent quasiment inoccupés, bien que certains marchands ambulants attendent toujours d’avoir un emplacement pour commercialiser leurs marchandises.

Sollicité pour une réaction, Ehsan Mamode, deputy lord-maire nous dit être au courant de ce problème. « Au niveau de la municipalité, nous avons mené notre propre enquête et nous avons aussi constaté qu’une partie des marchands obstruent le canal avec leurs déchets dans l’après-midi », avance le deputy lord-maire.  Ehsan Mamode précise aussi que la Municipalité entreprendra des travaux de nettoyage à partir du week-end prochain.