L’Islamic Cultural Center fait l’objet de deux enquêtes différentes

Dépenses en excès et allégations de maldonne

Des têtes vont-elles tomber au Centre culturel islamique (ICC) ? C’est la grande question que se posent plus d’un. En effet, depuis quelque temps déjà, le ministère des Arts et de la Culture effectue une enquête sur les dépenses de l’ICC mais aussi sur des cas allégués de maldonne, en parallèle avec l’enquête financière du National Audit Office (NAO) dont le rapport est très attendu. Ainsi, les dépenses de cette institution culturelle seront passées au crible, d’autant plus que des voix s’élèvent contre le fonctionnement de l’ICC  et sa gestion du dossier Hadj.

Sunday Times a appris d’une source proche du ministère des Arts et de la Culture qu’un des membres du conseil d’administration de l’ICC et a déjà soumis sa démission.  Selon nos renseignements, il aurait fait plus de Rs 50 000 d’appels l’an dernier alors qu’il faisait partie de la Hadj Mission en Arabie Saoudite. C’est l’exercice d’audit des dépenses de l’ICC qui a permis à découvrir le pot aux roses.

Par ailleurs, nous apprenons également que le ministère des Arts et de la Culture aurait objecté à ce que le président de l’ICC et un Hadj Officer aillent en Arabie Saoudite pour la Pre-Hadj Mission. Or, après négociations avec des mesures influentes du gouvernement, ils ont eu l’autorisation de se rendre à la Mecque avec des per diem de Rs 120 000 et Rs 135 000 respectivement pour un voyage d’une semaine.

 La légalité du board remise en question

Elles sont plusieurs personnes à se poser la même question : le board de l’ICC est-il légalement constitué ? Le 6 février 2015, le nouveau gouvernement Lepep avait reconstitué le board de l’Islamic Cultural Centre et le Conseil des ministres nomme Samioullah Lauthan comme président de cette institution. Quelque temps après, ce dernier démissionne de son siège et est remplacé par le professeur Hussein Soobratty. Il va assumer l’intérim avant d’être nommé Chairman.

Cependant, le 6 février 2018 marquait la fin du mandat des membres du board comme le prévoit l’Islamic Cultural Centre Trust Fund Act de 1989. Selon la section 5(3) de cette loi, « A member of the Board shall hold office for a period of 3 years but shall be eligible for reappointment for another period of 3 years ». Est-ce que le gouvernement a décidé de prolonger le mandat de trois années supplémentaires ? Plusieurs personnes se demandent pourquoi cette décision n’a pas été communiquée et ‘gazetted’.  Une chose est sûre, il n’y a pas de Cabinet Decisions faisant état du renouvellement du Board.  De ce fait, ils sont plusieurs à réclamer la reconstitution du board avant le prochain pèlerinage du Hajj.

Pravind Jugnauth veut s’occuper du Hadj

La déclaration du Premier ministre Pravind Jugnauth lors d’une fonction en l’honneur du ministre des Affaires étrangères saoudien Adel al Jubair en visite à Maurice fait réagir plus d’un. Certains s’accordent à dire que Pravind Jugnauth a indirectement logé une motion de blâme contre l’ICC dans sa façon de gérer le dossier pendant que d’autres demandent au Premier ministre de veiller à ce qu’il n’y ait aucune exploitation des pèlerins. « Nous demandons au Premier ministre de briser le cartel qui opère dans l’organisation du Hajj. Il faut que cette exploitation cesse. Je demande également au Premier ministre de revoir le coût du ticket d’avion, qui est abusif, et de prendre les bonnes décisions », dit Farook Barahim, secrétaire de la mosquée Sayyedenah Abu Bakr  Siddique.

Sollicité pour une réaction, le professeur Soobratty, président de l’ICC, est resté injoignable.