Liverpool, plus fort que tout

Liverpool y est, enfin. Après la défaite de Manchester City sur la pelouse de Chelsea (2-1), les Reds ont décroché leur premier titre de champion d’Angleterre depuis 30 ans, au bout d’une saison rendue particulière par les circonstances. Mais surtout exceptionnelle par leurs performances.

L’ère de l’instantané à ses limites. Nous les avons atteintes, ici : Liverpool est champion d’Angleterre pour la première fois depuis 30 ans et on aura beau y mettre toutes nos forces, il nous sera bien difficile de prendre la pleine mesure de cet accomplissement. Les trois mois les plus longs que l’humanité ait connu au XXIe siècle ont eu des conséquences directes sur nos souvenirs récents. Et sur ce titre. Pour sûr, les Reds méritaient bien mieux que d’être sacrés devant leur téléviseur. Au fond, même un succès décisif dans l’antre de son dauphin Manchester City, jeudi prochain, n’aurait pas suffi à redonner tout son poids à l’exploit.

À l’évidence, on se souviendra de cette couronne comme celle qui a été coiffée au prolongement d’une pandémie mondiale. Oui, ce titre est particulier, il a été obtenu au lendemain d’un succès (4-0) dans une enceinte d’Anfield qui avait pourtant juré, durant 30 années d’échecs, que ses hommes ne marcheraient jamais seuls. Il y a quelques semaines, certains supporters des Reds eux-mêmes estimaient, à chaud, que cette saison ne serait plus celle de Liverpool, mais “celle du coronavirus“. C’est là que la mémoire doit remettre un peu d’ordre. L’écurie de Jürgen Klopp peut aussi nous y aider. Par chance, elle ne restera pas simplement l’équipe de l’année 2020, dont on se souviendra à tout jamais. Ce que les Reds ont accompli est en effet si marquant qu’ils ont établi la réciproque et se sont appropriés l’époque.

Je ne me souviens pas avoir vu quatre joueurs d’une équipe menant 4-0 après 80 minutes courir après le ballon comme si c’était le dernier de la planète“, assurait Klopp, au lendemain du dernier succès des siens face à Crystal Palace. C’était le meilleur moyen de se débarrasser définitivement de la malédiction ; pour conclure, ses joueurs sont redevenus ce qu’ils étaient avant que le football s’arrête. Au moins, eux n’ont pas la mémoire courte.

SOURCE eurosport.fr