Lovena Sowkhee : « L’application de la loi actuelle résoudrait la plupart des problèmes » 

Un ‘Domestic Abuse Bill’, comme annoncé par la ministre Kalpana Koonjoo-Shah au Parlement lors de la PNQ du leader de l’Opposition mardi, sera-t-il efficace pour lutter contre la violence domestique ? Difficile à dire à ce stade, estime l’avocate Lovena Sowkhee, le contenu de ce projet de loi n’étant pas encore connu. « La ministre ne donne pas de détails concernant ce que contiendra ce ‘bill’. Je pense que l’application de la loi actuelle, qui existe déjà mais qui n’est pas mise en application, résoudrait la plupart des problèmes liés à la violence domestique », dit-elle.

Selon l’avocate, qui parle de son expérience, les agents du ministère de Kalpana Koonjoo-Shah ne sont ni formés ni qualifiés pour comprendre la complexité des cas. « Saviez-vous que les officiers du ministère ne demandent jamais de ‘Tenancy’ ou d’‘Occupation Orders’ ? Je me pose la question, pourquoi ? », interroge-t-elle. L’avocate explique également que dans la plupart des cas, les victimes sont contraintes de vivre sous le même toit que leur agresseur. « Ce sont majoritairement la femme et les enfants qui quittent le domicile familial pour trouver refuge ailleurs, quand c’est normalement l’abuseur qui devait quitter la maison. (…) Un simple ‘Protection Order’ ne suffit pas pour garantir la sécurité des victimes de violence domestique ! Les officiers n’en font pas la demande, et les juges en accordent très rarement en cas de demande », rappelle l’avocate, qui plaide pour la création d’un tribunal spécialisé pour des cas de violence domestique, étant donné l’ampleur de ce fléau.

Lovena Sowkhee explique que le ‘bracelet électronique’ est indispensable pour combattre ce danger qui menace les femmes, ainsi que certains hommes. « Les ‘Protection Order’ émis par les tribunaux ont des limites. Les policiers peuvent uniquement faire des patrouilles à l’extérieur de la maison. (…) Ils ne savent guerre de ce qui se passe à l’intérieur. La polis dir ki zot pena assé dimounn pu rest veiller enn zourné ek enn la nuit. (…) Les cours de district ne sont pas suffisamment cohérentes dans l’émission d’ordres tels que les ‘Occupation Order’, ‘Tenancy Order’ et ‘Ancillary Order’. (…) malgré les dispositions de la loi, c’est regrettable ! J’espère que la ministre prendra en considération les requêtes faites par les personnes qui travaillent avec les victimes de violence domestique », conclut-elle.