La National Agency for Drug Control (NADC) a présenté, ce mercredi 3 juillet, sa stratégie nationale pour combattre la consommation et le trafic de drogue à Maurice. Cette annonce a été faite lors d’une conférence de presse organisée aux Docks, à Port-Louis, à l’issue de la toute première réunion de son conseil d’administration.
Le président de l’agence, Sam Lauthan, ainsi que son Chief Executive Officer (CEO), le Dr Fayzal Sulliman, ont dressé les grandes lignes de cette stratégie, fondée sur la coordination nationale, la prévention, l’application de la loi et l’accompagnement des personnes vulnérables.
Sam Lauthan a mis l’accent sur l’importance d’une coordination intergouvernementale renforcée. Selon lui, la réunion inaugurale du conseil d’administration marque un tournant dans l’approche du gouvernement, désormais unifiée, fondée sur des données probantes et pilotée par la NADC en tant qu’organe central. L’agence opère sous la supervision de la National Drug Control Commission, présidée par le Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam, et composée de 16 ministres. « Cette Commission fonctionne comme un mini-Cabinet exclusivement dédié à la politique antidrogue », a-t-il expliqué.
Deux hotlines dédiées sont désormais en service : l’une pour signaler anonymement les cas de trafic de drogue, reliée aux services d’enquête et de renseignement ; l’autre pour offrir du soutien psychologique et social aux individus et familles touchés par la toxicomanie. Sam Lauthan a souligné la nécessité de rompre avec la stigmatisation sociale dont sont victimes les enfants et familles affectés. « Le changement de comportement est un processus de long terme. L’approche de la NADC reposera sur l’empathie, la prévention et un soutien durable. » Il a aussi appelé les médias à jouer un rôle clé dans cette mobilisation nationale.
De son côté, le Dr Fayzal Sulliman a précisé que la NADC adopte une démarche intégrée, englobant la coordination de l’application des lois, la prévention, le traitement, la réinsertion, ainsi que la gestion des soins liés au VIH/Sida. Chaque secteur est soutenu par des divisions spécialisées, notamment le National AIDS Secretariat, placé sous l’égide du Bureau du Premier ministre. L’agence s’appuie également sur des groupes de travail techniques incluant des représentants de la société civile, des ONG et des partenaires techniques. « Ce modèle ascendant garantit que nos actions soient ancrées dans les réalités du terrain », a-t-il affirmé.
Le CEO de la NADC a rappelé que la loi constitutive de l’agence contient une clause de protection des lanceurs d’alerte. Celle-ci interdit toute forme de représailles à l’encontre de personnes dénonçant, de bonne foi, des activités liées au trafic. Cette protection est renforcée par un système de surveillance en temps réel, permettant des signalements sécurisés et des réponses rapides et efficaces.
Les deux responsables de la NADC ont exprimé leur optimisme quant à l’avenir, réaffirmant l’engagement du gouvernement à tisser des partenariats solides avec tous les acteurs — ministères, ONG, secteur privé et citoyens — afin de bâtir une riposte nationale durable et efficace face à la problématique de la drogue à Maurice.