Maharana Pratap Ashram : Plusieurs employées impayées dans le flou total

Plusieurs doléances nous sont parvenues de la part d’une quinzaine d’employées d’une association socioreligieuse, le Maharana Pratap Ashram, située à Belle-Mare. Selon ces femmes, elles ont travaillé dur depuis plus de six ans et se sont entièrement devouées pour faire avancer l’Ashram,  mais depuis belle lurette, n’ont pas régulièrement reçu leur salaire à chaque fin de mois. En outre, plusieurs heures supplémentaires effectuées par ces employées demeurent impayées. Plusieurs d’entre elles nous affirment qu’elles n’ont pas été octroyées leurs ‘Sick Leaves’ ou leur ‘Casual Leaves’ ou leurs congés de maternité. Le dernier incident en date : aucun paiement de salaire pour le mois de septembre.

Un problème qui ne date pas d’hier, selon ces employées, qui n’hésitent pas à affirmer qu’elles ont été « dupées ». Elles affirment aussi qu’elles continuent de subir les actes d’intimidation de la part de leur employeur, notamment les gérants du Maharana Pratap Ashram : « Si nou cozer, nou ki vin mové. Nu pa fin gagn congés, mem pas congé maternité. » L’une des employées affirme avoir accouché depuis un an et demi, mais se bat toujours pour obtenir son congé de maternité !  « Mone fini accoucher, mais la oussi nanye mem ! Sa fer plis ki ene an ki mo pe atann ! », nous dit-elle, révoltée. Mais malgré toutes ces injustices, elles doivent continuer à travailler pour l’Ashram pour pouvoir nourrir leurs familles.

Les employées se sont rendues au ministère du Travail et à celui de la Sécurité sociale (qui serait en charge du financement du Maharana Pratap Ashram, enregistrée à ce ministère comme une institution charitable), mais selon elles, rien n’a abouti. « À plusieurs reprises, nous nous sommes rendues à l’inspectorat du ministère du Travail et au ministère de la Sécurité sociale, mais on n’a rien fait pour nous ! On nous rassure, mais rien jusqu’à présent », affirme une des employées. « Nous sommes dans le flou total. »

Nous nous sommes tournés vers la gérante de l’Ashram, Mme Priya Ramparsad. Cette dernière nous dit qu’elle subit les mêmes contraintes et ne peut nous fournir d’informations à ce stade : « Mo pas pour kapav dire nanyen parski moi oussi mo lapaie pe couper ek mo pa finn gagne congé. » 

Nous nous sommes aussi tourné vers le président de la société qui gère le Maharana Pratap Ashram, Roshan Seeburn. Ce dernier s’est voulu rassurant, mais en même temps, semble jeter le blâme sur le ministère de la Sécurité sociale. « Je viens de sortir du ministère. Je vais prendre en charge l’Ashram dès maintenant et je vais m’assurer que les employés recoivent leur paie régulièrement. Nous continuerons de travailler jusqu’à ce que nous puissions trouver une solution à ce probleme. Je suis allé à maintes reprises au ministère de la Sécurité sociale mais on est en train de s’endormir sur ce dossier. Le ministère ne veut pas prendre de décision dans cette histoire. » 

Ce dernier nous indique aussi que la société a des factures impayées de l’ordre de Rs 40 000 à la Central Water Authority (CWA). La gérante, Priya Ramparsad, aurait aussi consigné une déposition à la police de Belle-Mare pour signaler une ‘misappropriation’ par d’anciens employés, de l’ordre de Rs 200 000.

Roshan Seeburn devait affirmer que si le ministère de la Sécurité sociale ne fait rien pour résoudre ce problème, il fera un ‘sit-in’ devant les locaux dudit ministère le 18 octobre , « accompagné par 2 000 ou 3 000 personnes. » Toutefois, il nous revient que Roshan Seeburn ainsi que Priya Ramparsad ont été convoqués par le Permanent Secretary (PS) du ministère de la Sécurité sociale ce vendredi 11 octobre 2019.

De son côté, M. Dussoruth, un cadre du ministère de la Sécurité sociale nous a affirmé ce vendredi 11 octobre 2019 de l’argent a été versé à la banque par le ministère de la Sécurité sociale, et que les employées vont finalement recevoir leur salaire pour le mois de septembre.  Mais comme dirait l’adage, il y a loin de la cuillère à la bouche. Espérons que les salariées de l’Ashram pourront cette fois-ci toucher leur salaire. Affaire à suivre…