- Blocs-croisés au lieu de colonnes en béton
- « Nous avons interpellé le NSLD pour réclamer des explications », confirme Sunil Soomaroo, président du conseil de district de Pamplemousses
Le Deputy Prime Minister et ministre du Logement et des terres, Steven Obeegadoo, n’est pas au bout de ses peines. Alors que la polémique entourant le deal piti-mama enfle au moment même où les négociations pour la répartition des tickets au sein de l’alliance gouvernementale semblent lui donner du fil à retordre, les logements sociaux dont il se vante sont également assujettis à des critiques face au travail bâclé et bas de gamme privilégié par des instances sur lesquelles il a un droit de regard. Lui qui parle de record inégalé en matière de logements sociaux devra bientôt s’expliquer sur la qualité, ainsi que sur la non-conformité au plan, des maisons construites actuellement par le NSLD à Arsenal.

C’est le député travailliste Eshan Juman qui en a d’abord fait état sur sa page Facebook. Photos à l’appui, il a démontré que les nouvelles unités de logement qui sont en construction par le ‘New Social Living Development’ (NSLD) à Arsenal ne comportent pas de structures de colonnes en béton à l’intersection. À la place, ce sont des blocs-croisés qu’on voit au rez-de-chaussée ainsi qu’à l’étage. Est-ce selon les normes ? Ce constat a soulevé bien des interrogations sur la publication d’Eshan Juman. « S’agit-il de maisons ou des jeux de lego ? » s’est demandé un internaute surpris. « Bizin koner si ene compagnie d’assurance ti pou couvert sa qualité construction la pou Rs 3 million roupies, » s’interroge un autre.

En effet, les logements sociaux sont livrés à prix d’or par le gouvernement MSM. Une unité peut s’élever jusqu’à bien plus de Rs 3 millions. À un tel prix donc, la qualité aurait dû être irréprochable. Or, cela ne semble pas être le cas. En faisant une croix sur les piliers, ou colonnes, la NLSD, à travers le contracteur dont il a la responsabilité de superviser le travail, s’aventure sur un terrain glissant. Car, il y a un grand risque que les maisons s’effondrent comme un château de cartes, la solidité et la durabilité de ces complexes étant compromises, selon des experts en ingénierie. Mais le plus grave, parait-il, c’est que les plans de ces maisons ne semblent pas avoir été respectés. En effet, selon une enquête menée par Sunday Times, l’aménagement des piliers a bel et bien été prévu sur les plans initiaux (voir photos). Pourquoi ont-ils donc été sacrifiés ? S’agit-il d’une ruse pour réduire le coût et économiser du temps au détriment de la qualité ?

Le conseil de district de Pamplemousses réagit
Il nous revient que le conseil de district de Pamplemousses s’est attardé sur ce cas spécifique jeudi dernier. Lors d’une réunion du comité exécutif, la décision a été prise d’envoyer une lettre officielle à la NSLD pour réclamer des explications, d’autant que c’est le conseil de district de Pamplemousses qui a approuvé les plans avant d’octroyer les permis nécessaires pour la concrétisation de ce projet. C’est ce que nous a confirmé Sunil Soomaroo, président du conseil de district de Pamplemousses.
« Nous avons octroyé les permis à la NSLD selon les plans qu’elle nous a soumis. Or, lors d’une inspection, nos inspecteurs ont constaté que les plans n’ont pas été respectés. Nous avons donc envoyé une lettre à la NSLD pour réclamer des explications puisque c’est à cette instance que les permis ont été octroyés et non pas au contracteur », nous a-t-il affirmé. Y aura-t-il des actions ou des sanctions ? À cette question, Sunil Soomaroo répond que « nous donnons la chance égale à out le monde. Si la NSLD a fauté, elle aura un mois pour rectifier le tir. Passé ce délai, nous lui servirons un Enforcement Letter pour l’obliger à se conformer aux plans initiaux ».