Manque de produits sur le marché : Des retards de livraison dus à un manque de navires et une pénurie de dollars

Nombreux sont les consommateurs qui constatent que des produits alimentaires sont introuvables sur les rayons des supermarchés ou chez les boutiques du coin. Allons-nous vers une pénurie de certains produits alimentaires ? Deux importateurs des produits alimentaires soutiennent que ces manques sont dus à des retards dans la chaine d’approvisionnement, occasionnés par le manque de navires.

Chez Tea Blenders Ltd, importateur des produits de la marque Elle & Vire et Aroma, entre autres, un haut cadre se montre rassurant. Selon lui, il n’y a pas de pénuries de produits. Et une pénurie n’est pas non plus envisageable dans l’immédiat. « Il y a un retard dans la livraison des produits, mais pas vraiment de pénuries », affirme-t-il.

Le problème, dit-il, est dû à un manque accru de navires pour le transport des marchandises. Il évoque aussi un « manque de conteneurs ». Notre interlocuteur précise ainsi que la situation est souvent « complexe, car si vous arrivez à avoir un conteneur, il ne vous est pas facile de trouver un bateau, et vice-versa ». Il nous explique que les navires doivent normalement transiter par l’Angleterre d’abord, pour le débarquement de certains produits. Or, les ports de ce pays sont souvent engorgés. Du coup, les bateaux doivent attendre plusieurs jours, voire même quelque fois des semaines, avant de pouvoir débarquer les produits destinés sur le marché anglais, et avant de pouvoir reprendre la route vers Maurice. D’où le retard qui est noté dans l’arrivée des produits importés.

Pourquoi ne pas stocker une grande quantité de produits pour pallier à tout manque ? Notre interlocuteur nous explique que ceci n’est pas une solution, vu que les produits importés ont une date de péremption. Donc, si les importateurs importent en plus et que le stock tarde à bouger, ils se retrouvent avec des produits périmés, ce qui leur causera une perte. Qui plus est, leur capacité de stockage est limitée. Pour tout surplus de stock, les importateurs doivent louer un autre espace pour le stocker et ce sera un coût additionnel pour eux.

Enfin il y a aussi le problème de manque de dollars américains sur le marché. Toutefois, il faut souligner que si certains importateurs rencontrent un problème majeur en ce qui concerne la non-disponibilité du dollar, d’autres ne rencontrent pas le même problème, étant donné que leurs transactions se font en rands (la devise sud-africaine) ou en euros. « Nous ne payons pas qu’en dollars américains. Nous payons aussi en rands ou en euros. Le problème se pose quand nous devons payer en dollars. Là, on doit souvent faire la queue pour pouvoir obtenir cette devise », nous dit-il.

Même son de cloche du côté d’un autre importateur qui ne souhaite pas révéler son identité. Ce dernier importe divers produits alimentaires. Pour lui aussi, il y a un problème en ce qui concerne le manque de bateaux. « Des fois, nous devons attendre plus d’un mois avant que le navire n’arrive à Maurice. Puisqu’on n’a pas d’autres bateaux, nous sommes obligés de subir cette attente. Par conséquent, les gens souffrent énormément », fait-il ressortir.

Il souligne que ce retard a lieu malgré le fait que les importateurs ont une planification étalée sur trois mois. Il évoque, lui aussi, le manque de conteneurs, ce qui prolonge davantage le retard. Des fois, précise-t-il, les importateurs sont obligés de faire venir leurs produits même s’ils n’utilisent que 50 % de l’espace du conteneur. Pour nos interlocuteurs, tout dépend ainsi de la rapidité des services maritimes vers Maurice.

ASH