[Manque d’éthique et de professionnalisme] Un homme de loi à la présidence du ‘Veterinary Council of Mauritius’

Situation cocasse au ‘Veterinary Council of Mauritius’. Un homme de loi se retrouve depuis peu à la présidence de cette instance. Et ce, alors qu’il s’agit d’un conseil spécialisé, nécessitant une connaissance approfondie et une maîtrise parfaite de la profession de vétérinaire. Une décision que les professionnels du secteur peinent à comprendre. Plus que le non-sens de cette démarche, le manque d’éthique et de professionnalisme est aussi décrié et dénoncé.

Cette situation est survenue après que des amendements aient été apportés à la loi. Selon ceux-ci, il n’est plus requis que le président soit parmi les membres élus du conseil. En d’autres mots, le président, peu importe sa profession, peut être nommé à la tête du board à travers une décision politique, même s’il n’est pas vétérinaire. Ce qui contraste singulièrement avec les critères imposés aux membres du board. En effet, ces derniers doivent, eux, avoir un minimum de dix ans d’expérience pour pouvoir être candidat à l’élection des membres et éventuellement siéger au ‘Veterinary Council of Mauritius’. Une décision ridicule, voire même une insulte à la profession, clament des vétérinaires.

Cette décision n’aurait qu’un seul but : celui d’avoir une mainmise politique sur le conseil, conformément à la politisation et au verrouillage des autres instances et institutions clés du pays. Or, les vétérinaires exigent que cette décision soit renversée et que la loi à cet effet soit revue. « Il faut absolument que le chairperson soit choisi parmi les membres élus », réclament-ils. Ils souhaitent aussi que le chef du département ‘Livestock and Veterinary Division’ soit automatiquement nommé au conseil. Cette section de la loi a également été amendée, exigeant dorénavant que ce responsable soit élu au lieu d’être nommé de facto pour faire partie du board du ‘Veterinary Council of Mauritius’. « Zot fer tou enbalao ! », ironisent des vétérinaires.

Et enfin, ces derniers souhaitent que le nombre de membres présents pour constituer le quorum requis pour la tenue d’une réunion soit revu à la baisse. « Le nombre requis, qui était de 11 auparavant, est passé à 13. Or, nous avions proposé pour que ce nombre soit en-dessous de 12 pour que les réunions puissent se tenir. Trop souvent, pa kapave fer réunion akoz pena quorum et lerla bane décisions important pa kapave prend. Tou reste enplas », nous expliquent-ils. Ces professionnels appellent au bon sens et demandent au gouvernement aussi bien qu’à l’opposition de prendre l’engagement pour revoir ces amendements.