Qurbani 2017
À quelques jours du Qurbani, le Sunniy Ulama & Aîmmah Council monte au créneau pour dénoncer ce qu’il appelle «une relation incestueuse entre les importateurs de bétail et le gouvernement ». Le Maulana Khodadin, porte-parole du Conseil, lance un appel au gouvernement afin qu’il reconsidère le prix du bétail fixé à Rs 135 le kilo. Il estime par ailleurs qu’il n’est pas trop tard pour entamer un dialogue constructif sur ce sujet.
« Les préparations sont déjà en cours et il ne faut pas que les musulmans oublient que l’acte principal du Qurbani est une ibaadat [dévotion] et qu’il ne faut pas que la politique se mélange à cela » dénonce le Sunniy Ulama & Aîmmah Council. « Nous n’avons pas oublié la mésaventure de 2016, tant au niveau du prix que de la gestion de la fièvre aphteuse. Le gouvernement avait promis qu’il y aura des négociations entre lui, les importateurs mais aussi les associations musulmanes pour pouvoir déterminer le prix au kilo pour le Qurbani mais malheureusement rien de la sorte n’est arrivé. La décision de fixer le prix à Rs 135 a été prise sans aucune consultation. C’est déjà un mauvais départ pour le Qurbani », dit le maulana Khodadin.
Le conseil fustige aussi l’inaction de Showkutally Soodhun, qui se présente comme le ministre des «Islamic Affairs ». Le maulana Khodadin affirme que « Les prix sont toujours fixés en faveur des importateurs et non pas pour les consommateurs. Le gouvernement favorise les importateurs, qui sont les grands gagnants, avec de plus en plus de profits. De ce fait, n’avons-nous pas le droit de questionner les relations entre les importateurs et certains membres du gouvernement ? Ce sont les importateurs qui dictent le prix ! »
Axe Maurice-Madagascar pour l’importation
Le Sunniy Ulama & Aîmmah Council dit avoir soumis une proposition au gouvernement afin d’ouvrir et exploiter l’axe Maurice-Madagascar pour l’importation du bétail. « Dans un premier temps, on nous a dit que nous n’avons pas d’accord bilatéral avec la Grande île. N’est-il pas du rôle du gouvernement de mettre des accords en place pour faciliter ce processus ? », s’interroge le Conseil, qui poursuit : «Puis on nous avait dit que Madagascar est touché par la maladie. Mais ils ne se rendent pas compte que si on importait du bétail de la Grande île, cela coûtera beaucoup moins cher et sera à l’avantage des Mauriciens, consommateurs de viande fraîche, et ceux de foi islamique pour le qurbani. Mais pourquoi le gouvernement s’endort sur ce dossier ? »
Le maulana Khodadin affirme avoir des informations que « des bœufs de Madagascar ont été transportés en Afrique du Sud et ré-exportés, vers Maurice. Les animaux proviennent de Madagascar et aussi du Kenya, mais sont présentés comme des bœufs en provenance de l’Afrique du Sud ». Pour conclure, le maulana Khodadin fait un appel à la prudence : «Les acheteurs doivent vérifier que les bœufs qu’ils achètent sont âgés de 2 ans et qu’ils sont en bonne santé. Les acheteurs doivent également être présents, accompagnés par les officiers du gouvernement lors des séances de pesage pour empêcher les magouilles ».
