Des révélations autour de Mauritius Telecom font grand bruit, remettant au goût du jour les allégations de favoritisme et de népotisme qui ont marqué l’ère de la ‘Lakwizinn’. Ce système parallèle, souvent dénoncé et critiqué sous l’ancien régime, a permis à certains proches du pouvoir de tirer profit des ressources publiques et d’influencer les décisions dans des organismes stratégiques.
Dans une déposition consignée auprès de la Financial Crimes Commission (FCC), Ravi Bolakee, Head of Service Management chez Mauritius Telecom, a levé le voile sur des irrégularités concernant l’attribution de contrats à Green Space Co Ltd, une société dirigée par Avinash Mattarooa, décrit comme un proche influent du parti MSM. Ravi Bolakee a affirmé que les procédures normales d’appel d’offres avaient été contournées pour favoriser cette entreprise.
D’après ses déclarations, Green Space Co Ltd, initialement chargée de simples travaux d’élagage pour éviter que des branches gênent les infrastructures télécoms, aurait bénéficié d’une montée en puissance inexpliquée après l’arrivée de Kapil Reesaul au poste de CEO de Mauritius Telecom. En effet, cette société aurait progressivement décroché des contrats bien plus lucratifs, notamment pour l’installation de câbles et de boîtiers chez les clients de l’entreprise publique.
Ravi Bolakee a également dénoncé une série de pressions qu’il aurait subies de la part de sa hiérarchie, en particulier de Kapil Reesaul, pour approuver des paiements controversés à Green Space Co Ltd. Il a notamment souligné que plusieurs demandes financières de cette société ne correspondaient pas aux travaux réellement effectués sur le terrain. Refusant de céder à ces injonctions, Ravi Bolakee affirme avoir été mis sur la touche, avec un transfert punitif et une modification de sa chaîne de supervision.
Ces accusations viennent alimenter les soupçons selon lesquels Mauritius Telecom aurait été utilisée comme un rouage de la ‘Lakwizinn’, permettant à des proches du gouvernement précédent de consolider leur influence. La présence d’Avinash Mattarooa, agent actif au sein du No 8 et figure bien connue pour ses liens politiques, renforce cette perception.
Alors que la FCC enquête sur ces allégations, cette nouvelle affaire met également en lumière le besoin urgent de réformes pour garantir une gestion plus équitable et transparente des ressources publiques.
