Mauvaise planification de l’enseignement en ligne : Le ministère de l’Éducation pointé du doigt par l’EOU et la SSSTU

La décision prise par le ministère de l’Éducation sur l’enseignement en ligne n’est pas vue d’un bon œil par l’Education Officers’ Union’ (EOU) et la ‘State Secondary School Teachers’ Union’ (SSSTU) qui dénoncent une décision pour épater la galerie, mais qui donne lieu à de nombreux problèmes.

Pour l’EOU, c’est une décision prise du jour au lendemain, sans qu’il y ait eu de consultation au préalable avec eux à ce sujet. La SSSTU ajoute pour sa part que de nombreux enseignants sont d’avis que le contact humain est un sine qua non pour que l’enseignement et l’apprentissage se déroulent de façon optimale et que les réalités de la salle de classe ne peuvent être substituées « du jour au lendemain ». Le président du l’EOU, Sooryadayanand Meetooa, fait ressortir que là où le bât blesse, c’est que le ministère n’a pas pris contact avec les enseignants et leur a tout simplement imposé cette décision. « Zot nek vine imposer », nous indique-il. Il déplore que le ministère ne soit pas venu vers eux pour trouver une solution alors que les enseignants avaient plusieurs propositions concrètes.

Il estime que c’est un « show » pour faire en sorte que le public et les parents soient contents, sans que l’objectif d’éduquer les élèves à distance ne soit atteint. « C’est d’ailleurs la première fois que le secteur de l’enseignement secondaire est appelé à se lancer dans l’enseignement en ligne au niveau national, alors qu’il n’y a pas de plateforme commune bien définie et structurée, et cela sans aucune consultation avec toutes les parties prenantes », soutient-il.
Sooryadayanand Meetooa explique que les enseignants n’ont reçu aucune formation pour mener des classes en ligne, tout en ajoutant que ces derniers sont disposés à aider, mais dans un cadre approprié.

Selon ses dires, durant la période de confinement, les enseignants sont obligés à mener ces classes après avoir pris contact avec les parents, qui se montrent souvent agacés. En outre, plusieurs éducateurs ont insisté que des sujets techniques, tels que ‘Design & Technology’ ou encore ‘Home Economics’, ne peuvent être enseignés de manière optimale en ligne.

Certains élèves auraient même commencé à « harceler » et à envoyer des messages et des photos « déplacés » aux enseignants à des heures tardives. D’autres ont commencé à réaliser des vidéos sur la plateforme Tik-Tok à partir des leçons de l’enseignant, qu’ils font ensuite circuler sur les réseaux sociaux.

De nombreux élèves n’ont pas de connexion Internet

L’EOU et la SSTU ont soulevé un autre point clé : tous les étudiants du secondaire n’ont pas de connexion Internet et ne seront donc pas pris en compte. « Qu’en est-il de l’égalité des chances ? », se demandent nos interlocuteurs. Il est évident qu’à la reprise des études, ces élèves seront pénalisés. « Les éducateurs auront alors inévitablement une sorte de double emploi et devront faire de leur mieux pour que ces élèves soient sur un pied d’égalité avec ceux qui ont eu une connexion Internet pendant le confinement », expliquent-ils.

Avec la fermeture de l’école sans préavis, comme annoncé dans la nuit du 18 mars, cela a entraîné un problème majeur : le manque de matériels pédagogiques, notamment de manuels, laissés dans les écoles. Les enseignants ont demandé aux recteurs de prendre les dispositions nécessaires pour qu’ils se fassent délivrer un ‘Work Access Permit’, mais rien n’a été fait jusqu’à ce jour.

Depuis le début de cette semaine, beaucoup de travaux de nature administrative sont déversés sur les épaules des enseignants, qui sont appelés à faire un rapport quotidien sur l’enseignement en ligne au ‘Quality Asssurance and Inspection Division’ (QAID), malgré le fait qu’aucune ressource logistique ne leur ait été fournie.