- « Certaines institutions sont « at the mercy of this current revengful government »
« Après que j’ai logé un case contre le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, certains partisans du MSM, sans comprendre la portée juridique de l’affaire, pensent que j’ai attaqué le chef du gouvernement. Or, je n’attaque pas sa personne. Il faut que la population sache que si le Premier ministre touche une pension présidentielle, il ne peut être rémunéré comme Premier ministre », dit-il.
Me Akil Bissessur laisse aussi entendre qu’il y a des gens qui se cachent à travers leurs faux profils de Facebook pour proférer des menaces à mon égard. « Cela ne me fait ni chaud ni froid. Au fait, les menaces me donnent plus de courage pour continuer sur la même voie », dira l’avocat qui a ajouté ceci : « De toute façon, le judiciaire est la seule institution qui fonctionne à Maurice et les autres institutions sont ‘at the mercy of this current revengful government ‘. De plus, il y a de nombreux fonctionnaires qui pensent que s’ils utilisent leurs fonctions et leur pouvoir pour nuire aux sympathisants du PTr ou du MMM, cela va plaire aux dirigeants du gouvernement. C’est un climat de terreur qui s’est installé à Maurice depuis que le nouveau régime est au pouvoir ».
Portefeuille constitutionnel du Directeur des Poursuites publiques
Notre interlocuteur a, par ailleurs, soutenu que certains membres du gouvernement n’ont pas réfléchi deux fois avant de s’attaquer au Directeur des poursuites publiques (DPP). « Certaines personnes ont oublié que c’est le même DPP qui avait entamé des poursuites au pénal à l’ancien Attorney General, Yatin Varma, et aussi l’ancien proche du PTr, Joy Beeharry, et tout cela à l’époque où l’ancien régime était au pouvoir. A cette époque, personne n’avait critiqué le DPP. Or, maintenant, suite à la condamnation de Pravind Jugnauth, on essaye de déstabiliser le bureau du DPP. C’est quelque chose de grave et le DPP occupe un poste constitutionnel. On oublie aussi que Pravind Jugnauth est déjà condamné à douze mois de prison. Il a dû démissionner comme ministre contrairement au leader du PTr, Navin Ramgoolam, qui n’a été condamné par aucune cour de justice », a-t-il maintenu.
Me Akil Bissessur a poursuivi en disant que le MSM sait très bien que son parti, avec Pravind Jugnauth comme leader et premier ministrable dans les prochaines élections, n’a aucune chance de remporter les prochaines élections face au PTr avec Navin Ramgoolam comme leader. Posez-vous la question : « Si vraiment le MSM est convaincu que le Parti travailliste avec Navin Ramgoolam comme leader ne gagnera pas les prochaines élections alors le MSM aurait dû être très content et heureux que Navin Ramgoolam reste leader . Mais le fait que le MSM est plus concerné par le leadership du PTr démontre que les dirigeants du MSM ont peur d’une joute électorale avec un duel Navin contre Pravind pour le poste du Premier ministre. Si Pravind Jugnauth pensait vraiment qu’il pourrait vaincre à lui seul comme Premier ministre, il aurait dû affronter l’électorat 2014 comme premier ministrable. Mais il ne l’a pas fait. Pour les prochaines élections, « his father will not be here to hold his hand politically ». Ce que je veux dire par là, c’est que à l’âge de 89 ans, sir Aneerood Jugnauth ne pourrait pas briguer les suffrages », a-t-il soutenu.
Promesses farfelues de L’Alliance Lepep
Notre interlocuteur a, d’autre part, déclaré que d’ici les prochaines élections générales, la population ne fera plus confiance aux promesses farfelues, faites par l’Alliance Lepep en 2014. « Ce gouvernement n’a rien fait de concret depuis 14 mois. La personne qui avait fait cette déclaration n’est nul autre qu’un membre du gouvernement, en l’occurrence Sangeet Fowdar, qui a aussi soutenu que le gouvernement ‘has failed to deliver’ et que le gouvernement n’a pas de cohérence. Certains ministres n’ont pas l’étoffe pour assurer de telles fonctions et qu’ils ne font rien dans leur ministère respectif. On a un vice-Premier ministre qui se prend pour un Sheikh Arabe et qui fait des déclarations fracassantes chaque semaine. On a vu un Speaker qui joue aux oubliettes quant à sa facture à Apollo. On a un Premier ministre ‘part time’ qui pense qu’il n’est pas nécessaire de donner les raisons de ses fréquents voyages à l’étranger. On a un ministre de la Bonne Gouvernance qui s’occupe de plusieurs ministères et qui traite le DPP de “monstre” constitutionnel.. On a aussi un super ministre de l’Environnement qui se vante d’être un pilote commandant, un connaisseur de formations nuageuses et qui se vante d’avoir sauvé la vie d’une centaine de personnes avec l’aide d’un hélicoptère. On a un ministre des Arts et de la Culture qui ne sait même pas lire un ‘power point’ pendant une conférence de presse et qui est toujours accompagné par son professeur qui lui souffle des réponses à l’oreille. On a un vice-Premier ministre et ministre de l’Energie qui promet que tant qu’il est ministre le prix de l’électricité ne baissera jamais en dépit de la baisse des produits pétroliers sur le marché international », a-t-il précisé.
Nominations et emplois
Poursuivant, l’avocat rappelle aussi que l’on se souvient d’une des promesses du gouvernement du MSM avant les élections à l’effet qu’il ferait tout pour que population bénéficie de la fourniture d’eau 24/7. « Or, pas plus tard que mardi, le député du gouvernement Sangeet Fowdar a soutenu qu’à Fond du Sac, les habitants de cet endroit obtiennent l’eau que quatre heures par jour. On nous avait aussi promis que les nominations seront faites en toute transparence et que le gouvernement ne prônerait pas une politique de copinage. Là, je suis d’accord que les copains du MSM n’ont rien eu… car seulement les membres de familles des membres du gouvernement ont trouvé de l’emploi dans les hôpitaux et les corps paraétatiques », a-t-il dit.
Sollicité par Sunday Times s’il veut faire de la politique active où s’il veut obtenir une investiture ‘rouge’, Akil Bissessur a répondu que les membres de sa famille étaient toujours travaillistes. « Je suis toujours ‘rouge’. C’est vrai que j’ai des aspirations politiques et que je suis proche de certains membres du PTr. L’affaire que j’ai logée en cour a, certes des ‘political ramifications’, mais ça relève surtout des questions fondamentales et juridiques quant à la pension et aux salaires qui sont versés par l’Etat à sir Anerood Jugnauth. Déjà, la presse et les membres du public sont en train de poser beaucoup de questions sur les salaires et pensions qui sont versés à SAJ. A titre d’exemple, ma servante qui ne connaît rien en politique mais qui avait voté pour le MSM m’a dit ceci : ‘Li pas normal ça qui ène dimoune gagne ène gros la paie et en même temps li touche ène gros pension. Nous ti dimoune pas capave continué vivre dans misère »
Me Yousouf Mohamed : « Est-ce que l’actuel Premier ministre n’est pas dans une position conflictuelle ? »
Sollicité par Sunday Times, Me Yousouf Mohamed a déclaré ceci :
“ Quand on regarde la loi, c’est-à-dire la « President’s Emoluments and Pension Act », soit la section 7, on voit que le Premier ministre peut agir en fonction de cette loi selon ses désirs. Le Premier ministre peut augmenter les bénéfices d’un ex-président ou d’un ancien président. D’ailleurs, l’actuel Premier ministre l’a récemment fait pour un ex-président de la République. Le nombre de gardes du corps de ce dernier a augmenté et en plus une voiture neuve a été mise à sa disposition. Si le Premier ministre peut faire cela, il peut aussi, selon cette même loi, augmenter les bénéfices d’un ancien président, c’est-à-dire une augmentation de salaire ou de pension.
Or, dans le cas actuel, nous voyons que le Premier ministre en fonction est un ex-président. Donc, il peut faire des règlements pour lui-même en tant qu’ex-président et ce pour son propre avantage en tant qu’ancien président. Sans vouloir le dire qu’il va le faire, je pose la question : Est-ce que l’actuel Premier ministre n’est pas dans une position conflictuelle ? Si cela s’avère vrai peut-il occuper le poste du Premier ministre ? Pendant la campagne électorale, sir Anerood Jugnauth avait dit qu’il ne toucherait pas les salaires dus à un Premier ministre, ce qui veut dire qu’il savait très bien, surtout qu’il est légiste de formation, que la loi ne lui permettrait pas ses salaires vu qu’il touchait sa pension comme ex-président » .