[Meurtre de Priscilla Vencanah à Stanley] L’argent et la jalousie à l’origine de ce drame

Macabre découverte mardi matin à Stanley, Rose-Hill, où le corps de Priscilla Vencanah a été retrouvé dans la cour de son père. Ce dernier s’était rendu à la police pour rapporter la disparition de sa fille. Et c’est à son retour qu’il l’a vu gisant dans une mare de sang. La victime portait de multiples blessures au visage et à la tête.

Les limiers de plusieurs unités, mandés sur les lieux, ont conclu qu’il s’agissait d’un meurtre. Les images visionnées par les enquêteurs ont démontré que le suspect était arrivé au domicile du père de la victime en voiture, accompagné de Priscilla Vencanah. Au bout de quelques minutes, il est retourné dans son véhicule, a pris un sac avant de retourner dans la cour. Et il est reparti cinq minutes plus tard, en emportant ledit sac. Les enquêteurs soupçonnent que ce sac contenait l’arme du crime.

Interrogés, les proches de la victime ont expliqué que la victime vivait dans la peur, car elle était souvent soumise à des violences de la part de son concubin, Suraj Nalimoothoo. « Li ti vine ene dimoune bien traumatisé, chaque fois li raconté ki li gagne beaucoup batté », nous a confié une proche de Priscilla. D’ailleurs, à plusieurs reprises, elle a été aperçue avec des ecchymoses au visage et sur d’autres parties du corps.

Ainsi, les soupçons de la police se sont vite portés sur Suraj Nalimoothoo, d’autant plus que les enquêteurs ont pu mettre la main sur des images CCTV, montrant la présence de cet habitant de Saint-Pierre sur place. Une équipe de la CID de Stanley et de Saint-Pierre a effectué une descente au domicile du suspect, mais il n’était pas là. C’est jeudi après-midi qu’il a été arrêté au domicile de sa sœur à Montagne Blanche par la MCIT et la CID de Moka. Il est vite passé aux aveux lors de son interrogatoire.

Le suspect a confié qu’il ne digérait pas le fait que sa concubine parlait à d’autres personnes. Mais il semble aussi, selon nos informations, que la victime aurait refusé de lui donner de l’argent qu’elle gardait soigneusement chez elle, selon ses proches. Son concubin, qui venait souvent lui en réclamer, devenait, paraît-il, violent si elle refusait de lui en remettre.

Vendredi matin, Suraj Nalimoothoo a été traduit en cour de Rose-Hill sous une accusation provisoire de meurtre. La police a objecté à sa remise en liberté conditionnelle. C’est le vendredi 3 janvier prochain qu’il retournera à nouveau devant la justice.

Suraj refait parlé de lui…

Suraj. Ce nom n’est pas inconnu. C’est Vishal Shibchurn, dans l’affidavit explosif qu’il avait juré en juillet dernier, qui avait révélé ce nom. Il avait expliqué avoir reçu, en décembre 2020, un appel d’un dénommé Suraj qui voulait le rencontrer de toute urgence, à la demande de l’ancien ministre Yogida Sawmynaden. Une requête que Vishal Shibchurn avait acceptée avec beaucoup d’hésitation.

Une première rencontre avait ainsi eu lieu dans une plantation à Banane. Sur place, le dénommé Suraj lui avait confié qu’il avait été envoyé par l’ancien ministre et qu’il devait l’aider à rencontrer feu Manan Fakhoo. Ce jour-là, selon Vishal Shibchurn, il avait même parlé à Yogida Sawmynaden à partir du téléphone portable d’un officier de la CID de Moka.

Quelque temps après, il affirme avoir appris que le nom de famille de Suraj était Nalimoothoo. En compagnie de Manan Fakhoo, il s’était rendu à Saint-Pierre au domicile de Suraj. La rencontre s’était tenue en présence de Robin Hurreeram, frère de l’ancien ministre Bobby Hurreeram. Sur place, Suraj lui avait envoyé des photos indécentes de la veuve de Soopramanien Kistnen, Simla Kistnen. Photos que Shibchurn a ensuite partagées avec Robin Hurreeram. Selon Vishal Shibchurn, ces mêmes photos auraient été par la suite publiées sur des pages Facebook telles que le MSM, et le Sun Power.   

Qui est vraiment ce Suraj Nalimoothoo ? S’agit-il d’un proche de Lakwizinn ? A-t-il bénéficié des faveurs de l’ancien gouvernement ? A-t-il, dans le passé, abusé de son prétendu pouvoir pour faire du mal à Priscilla Vencanah ? Les enquêteurs de la MCIT, sous la houlette du Surintendant Vikash Seebaruth, vont faire la lumière sur toutes ces questions dans les jours à venir.