Ministère de la Santé Rs 11,2 millions investies dans des produits de substitution à la drogue pour 2019 • 16 000 litres de méthadone achetés pour l’année

Les traitements de substitution aux opiacés (TSO) sont considérés comme un dispositif à part entière dans les stratégies de réduction des risques. Compte tenu de leur interrelation avec les autres dispositifs (programmes d’échange de seringues, par exemple), il est difficile de différencier leurs impacts spécifiques sur des indicateurs comme la prévalence ou l’incidence du VIH (virus de l’immunodéficience humaine) ou VHC (virus de l’hépatite C) utilisés dans l’évaluation de la politique de réduction des risques.

Marwan Dawood

Méthadone, codéine, morphine, Fentanyl… tant de produits achetés par le ministère de la Santé, révèle un document publié en ce début d’année.  Le papier, intitulé «Annual Supply of Narcotics, Methadone and Urine Testing Strips » fait état d’une dépense de Rs 11 258 774 pour l’année financière courante.  Selon le ministère de la Santé, ces «médicaments » seront utilisés dans le combat contre la toxicomanie. Survol…

Codéine phosphate : Cet opiacé est l’un des alcaloïdes contenus dans le pavot somnifère (papaver somniferum) et est utilisée comme antalgique et comme antitussif, mais c’est aussi une drogue détournée de son usage médical pour ses propriétés d’opiacé, en usage récréatif, ou en auto-substitution. Contrairement à la morphine, elle n’est pas classée comme stupéfiant. C’est l’opiacé le plus utilisé dans le monde. La codéine est le deuxième alcaloïde le plus prédominant dans l’opium, jusqu’à trois pour cent.

Quantité achetée : 140 000 tablettes, soit une augmentation de 64 988 tablettes en un an.

Prix : Rs 280 000.

Fentanyl Citrate : C’est un produit analgésique de synthèse dont les effets sont similaires à ceux de l’opium. Cent fois plus puissant que la morphine, cet antidouleur est surtout prescrit pour des courtes durées  dans certains cas de cancer ou après des opérations lourdes.  Aux États-Unis, le nombre de décès attribués au Fentanyl a dépassé, selon le New York Times, le nombre de décès liés à l’héroïne.

Quantité achetée : 75 000 injections (contre 49 000 il y a un an)

Prix : Rs 1 062 000 (Rs 690 000 en 2016-2017)

`Méthylphénidate : Dérivé amphétaminique psychostimulant, le méthylphénidate est utilisé comme médicament. Le méthylphénidate présente de nombreux effets secondaires et est classé comme stupéfiant, car à forte dose, il peut conduire à la dépendance. Très prescrit aux Etats-Unis et dans certains pays d’Europe, il fait l’objet de nombreuses controverses, notamment son utilisation comme «normalisateur comportemental » des enfants. Le méthylphénidate, comme la cocaïne ou les amphétamines, augmente la production de dopamine et de noradrénaline dans le corps, stimulant le centre du plaisir. Les effets lors d’un usage non contrôlé sont similaires à ceux de la cocaïne ou des amphétamines.

Quantité achetée : 15 990 tablettes

Prix : Rs 93 275

(Précédemment, le ministère de la Santé avait acheté 11 250 tablettes pour Rs 66 750.)

Morphine : Son statut de traitement de substitution est précaire, puisqu’il ne dépend que d’une note de la Direction Générale de la Santé française. Ainsi, le médecin-conseil doit donner son accord pour ce produit en cas d’intolérance avérée à la méthadone et au Subutex.

Produits Quantité Prix
Morphine Sulphate Injection ( 10 mg) 20 000 Rs 326 000
Morphine Sulphate Capsule (10 mg) 15 000 Rs 58 950
Morphine Sulphate Capsule (30 mg) 27 960 Rs 219 765.60
Morphine Sulphate Oral (10 mg) 456 (nombre réduit) Rs 45 144

 

Le ministère a également procédé à l’achat de 45 000 injections de Pethidine HCL (50 mg) et de 60 000 injections de Pethidine HCL (100 mg) pour le prix total de Rs 1 465 800.

Rs 7 millions pour la Méthadone

Par ailleurs, dans le même document, il est fait état de l’achat par le ministère de la Santé du produit de substitution à l’héroïne le plus connu à Maurice, la méthadone. En effet, il est écrit que le ministère a acheté 16 000 litres de ce produit au coût total de Rs 7 707 840. C’est une firme indienne qui a été choisie pour le contrat.

En ce qui concerne la détection des drogues sur les personnes, le ministère de la Santé a procédé à l’achat de 6 000 Urine Testing Strips qui permettent de détecter la présence du THC (Cannabis) et d’autres substances illicites dans le corps humains. Le tout coûte la bagatelle de Rs 1 260 000.

Encore des préservatifs…

Restons dans le domaine de la Santé pour conclure. Il y a un an, Sunday Times avait dévoilé les dépenses encourues par le ministère de la Santé dans l’achat des préservatifs pour hommes et femmes. Cette année encore, le ministère procède à l’achat de 500 000 préservatifs pour hommes pour le coût de Rs 575 000. Le fournisseur, Hyperpharm, appartient, selon le Registrar of Compagnies, à Ashvin Bundhun nommé lui membre du Medical Council of Mauritius en 2017 par le gouvernement.