Mis à la porte d’AML : Un employé et son syndicaliste pourraient se tourner  vers les instances internationales

 

Après Air Mauritius, qui a fait les choux gras de la presse récemment, vu les nombreux cas de mauvaise gestion qui ont jalonné son histoire, il semble qu’Airports of Mauritius Ltd (AML) lui emboîte le pas.

Il convient en effet de se pencher sur le cas de Sharvin Sunassee, le président de l’Airports of Mauritius Employees Union (AMLEU), qui vient d’être mis à la porte par AML, alors même qu’un litige entre lui et AML est toujours devant la Cour suprême.

Il semblerait que Sharvin Sunassee avait dénoncé plusieurs irrégularités au sein d’AML, et ce serait la raison pour laquelle il avait été suspendu et finalement mis à la porte.

Une conférence de presse avait eu lieu ce mardi 28 juillet par le syndicaliste Narendranath Gopee. Ce dernier, qui représente les intérêts de Sharvin Sunassee, ensemble avec un homme de loi, nous indique que s’il y a lieu de saisir les instances internationales, ils le feront, pour que justice soit rendue à Sharvin Sunassee. « Il faut mettre fin à la manière dont fonctionne l’AML, qui est sous la houlette du Prime Minister’s Office (PMO) », nous dit le syndicaliste.

Sharvin Sunassee était employé comme Airports Operation Control Centre Operator au sein d’AML. Comptant 19 ans de service, il était aussi président de l’Airports of Mauritius Employees Union (AMLEU). Mais depuis l’an dernier, les choses ont commencé à mal tourner pour lui.

Les employés d’AML avaient créé une page sur Facebook et utilisaient cette plateforme pour faire part des problèmes auxquels ils doivent faire face dans leur travail. Un employé d’AML devait faire des captures d’écran des publications de Sharvin Sunassee.

Le management d’AML, mis au courant de ces publications, avaient décidé de faire suspendre l’auteur de la publication de ses fonctions, car ses publications, selon AML, « was causing disrepute to the image of AML ». Le cas avait même été rapporté au CCID par AML, mais aucune suite n’a été donnée à cette affaire, car selon CCID, les preuves le l’encontre de Sharvin Sunassee ont été obtenues de façon illégale. En effet, selon la loi, avant de faire une capture d’écran d’une publication, il faut demander la permission de l’auteur et celle des amis de l’auteur sur la page Facebook.

Qu’à cela ne tienne, la direction d’AML devait le suspendre le 10 mai 2019. Une fois suspendu, Sharvin Sunassee avait demandé une injonction devant le juge-en-chambre, ce qui a été accordé. Cela avait permis à Sharvin Sunassee de reprendre ses fonctions le lendemain, soit le 11 mai 2019. Mais le même jour, il est de nouveau suspendu par AML, injonction ou pas.

Le vendredi 21 juillet 2020, le comité disciplinaire s’était réuni pour discuter du cas de Sharvin Sunassee. Constatant certaines « irrégularités », et voyant que la présidente du comité disciplinaire faisait preuve de parti pris, Sharvin Sunassee, son homme de loi et le syndicaliste devaient alors se retirer du comité. « Nous avons effectué un ‘walk-out’ car la présidente tenait le même discours que les employeurs », nous explique Narendranath Gopee.

Mais la direction d’AML devait décider de frapper un grand coup en mettant à la porte Sharvin Sunassee le 25 juillet 2020, alors même que l’affaire est en cour.

Aux dernières nouvelles, ce dernier et son homme de loi se sont bien présentés en cour ce 30 juillet et attendent toujours une décision de celle-ci.

 

N.N