Moody’s prévoit une croissance entre 3 et 4% des prêts au secteur privé

L’agence de notation américaine fait ressortir qu’en 2018, la croissance dans le montant des facilités qu’avancent les banques aux particuliers et aux entreprises serait en ligne avec l’expansion économique du pays, soit entre 3 % et 4 %.  Donc, une hausse dans le crédit au secteur privé, affirme Moody’s Investors Service dans son analyse sur la performance du secteur bancaire mauricien pour 2018. À savoir qu’au 31 janvier 2018, le crédit sous forme de prêts, cartes de crédit et découverts au secteur privé a été de Rs 358,7 milliards, selon les données publiées par la Banque de Maurice (BoM).

NondasNicolaides, VP et Senior CreditOfficer au sein de l’agence, avance deux raisons majeures pour soutenir cette estimation. D’une part, ladite croissance sera possible, car le système bancaire croûle sous des excès de liquidités. D’autre part, la politique monétaire est conciliante, avec une baisse de 90 points de base (0,9 %) entre décembre 2015 et septembre 2018.

N’empêche qu’une progression indexée sur la croissance nationale est jugée comme étant modeste. Car, elle signifie que le secteur privé – le principal moteur de l’économie mauricienne –n’investit pas dans de nouveaux projets. D’ailleurs, Moody’s Investors Service avance que le niveau d’endettement du secteur privé par rapport au produit intérieur brut (PIB) est en chute libre, passant de 52 % en 2012, à 46 % à la mi-2017. Or, cette situation de désendettement ne peut être prise en isolation. Parce que les entreprises lèvent davantage de fonds sous forme d’obligations, qui offrent des meilleurs taux d’intérêts que les banques.

Faisant le survol de l’industrie bancaire, Moody’s Investors Service met en avant deux aspects qui risquent d’avoir un impact sur le secteur. Il y a le segment offshore. Une baisse dans le flux de devises vers le système local pourrait comporter des risques de contagion tant pour le secteur que pour l’économie (d’autant plus que la balance du compte courant est déficitaire).

Le second est la concentration de prêts à un « petit » nombre de conglomérats. « Des problèmes au sein d’une compagnie peuvent impacter tout le conglomérat, qui est exposé à de nombreuses banques », selon l’agence de notation.