Mort par noyade du triathlète Roshan Hazareesingh : Les proches du defunt attendent toujours les explications de la FMTRI

 

Cela fait plusieurs jours depuis que le triathlète Jayrajsingh Hazareesingh, 54 ans, aussi connu comme Roshan, a péri noyé au large du Morne lors de la toute première compétition de triathlon organisée par la Fédération mauricienne de triathlon (FMTRI). Y a-t-il eu un certain laxisme de la part de la FMTRI, qui semble être sur la défensive ? En tout cas, les proches du defunt attendent toujours les explications de celle-ci.

Le dimanche 17 janvier 2021, Roshan Hazareesingh, habitant Floréal, père de deux garçons, s’est rendu au Morne pour une compétition de triathlon, qui avait réuni une soixantaine de personnes. Lors de l’épreuve de natation, le quinquagénaire n’est pas sorti de l’eau. Ce n’est qu’à la remise des prix que son absence a été remarquée. Dans les minutes qui ont suivi, il a été répéré et conduit à l’hôpital le plus proche, mais son décès avait déjà été constaté alors qu’il était en route pour l’hôpital.

Depuis cet incident, les proches du défunt disent que la Fédération n’est jamais venue vers eux. « Cette instance nous doit des explications, même si cela ne va pas combler le vide que Roshan a laissé », nous lance Kishan Hazareesingh, le frère ainé du défunt.

Il a toutefois pu parler avec deux cadres de la Fédération. Avec le premier, il a mentionné le fait que les participants sont acceptés sur simple présentation d’un certificat médical, ce qui est assez surprenant, car ce genre de compétition demande beaucoup d’endurance physique. Selon nos informations, dans les autres pays, plusieurs tests sont effectués pour voir si le participant est en bonne santé physique pour pouvoir prendre part à une compétition telle que le triathlon, ce qui n’est le cas à Maurice.

Mais cet officiel de la  Fédération aurait fait comprendre au frère du défunt que « Ene dokter se ene dokter, et si li donne ene certificat medical, federation oblizé aksepté so participation. ». L’autre officier de la Fédération, une femme, devait faire comprendre à Kishan Hazareesingh que « Ene dimun, kan li fer competition, li bizin assume so responsabilité. »

Les proches de Roshan Hazareesingh demandent toutefois au ministère des Sports de mettre en place de nouveaux règlements pour s’assurer de la sécurité des participants. « Aujourd’hui, c’est quelqu’un de notre famille, demain cela pourrait être le proche d’autres personnes », nous dit Kishan Hazareesingh.

Les officiels de la Fédération ont même dit à la famille du défunt de ne pas croire à ce qui a été rapporté dans la presse, et qu’ils rétabliront les faits. « Mo diman mwa ki explikation zot pou amener ? Ki la verité zot pou vine dir ? La vérité, se ki pa ti ena assez dimun pou contrôler sa zour la », assène Kishan Hazareesingh.

Les membres de la famille Hazareesingh estiment que si un meilleur contrôle avait été exercé, des incidents comme celui-ci, où il y a eu mort d’homme, aurait pu être évité.

Selon des témoins, il y avait un seul bateau de la National Coast Guard (NCG) et un seul kayak pour venir en aide aux 60 personnes qui avait pris part à la compétition, ce qui a priori semble nettement insuffisant.

La mère de Roshan Hazareesingh, 76 ans, est toujours anéantie par la disparition de son fils.  Comme tout parent dans ce cas-là, elle dit que la situation aurait dû être l’inverse : « Ce li ki ti bizin get so mama aller ».

Les deux fils du défunt sont en plein préparation pour leurs examens, et ils ont été ébranlés par la mort de leur père. L’ainé, Yoshi, 19 ans, prendra bientôt part aux examens du Higher School Certificate (HSC), tandis que le benjamin, Syon, 17 ans, prendra part à ceux du School Certificate (SC). Les deux adolescents ont suivi les pas de leur père et sont eux aussi de bons sportifs. Les cousins et les autres proches essayent de les soutenir en cette période difficile.

La veuve de Roshan, Sweta, aura elle la responsabilité des bus individuels que gérait Roshan de son vivant, épaulé par son frère ainé. C’est elle qui doit élever seule ses enfants maintenant.

Roshan Hazareesingh était quelqu’un qui aimait beaucoup le sport. Il avait atteint le rang de ‘sensei’ (maitre) en jujitsu. Il avait une ceinture noire (quatrième dan) dans cet art martial. Il avait même son propre ‘Dojo’ (école), où il entrainait des enfants.

 

Neevedita Nundowah