Portée par l’élan démocratique du 4 mai 2025, la vie municipale reprend son souffle. Après des années d’attente et de reports, les conseils municipaux des cinq principales villes du pays ont été installés cette semaine, ouvrant la voie à une nouvelle ère de gouvernance locale. Port-Louis, Curepipe, Quatre-Bornes, Vacoas-Phoenix et Beau-Bassin/Rose-Hill accueillent de nouveaux maires et adjoints, élus dans un contexte marqué par de fortes attentes citoyennes et une volonté commune de changement.
Que ce soit à travers des figures expérimentées ou des profils plus jeunes et engagés, ces investitures révèlent une ambition partagée : remettre les villes sur les rails du développement durable, de la transparence et de la proximité. Modernisation des infrastructures, lutte contre les inondations, redynamisation culturelle, inclusion sociale… Les nouveaux élus affichent des priorités claires et entendent bien répondre aux besoins concrets des habitants.
Port-Louis : Le duo Hosenally-Laclé investi, avec l’ambition de faire revivre la capitale

Un vent de renouveau souffle sur la capitale, Port-Louis, avec l’investiture officielle d’Aslam Adam Hosenally au poste de lord-maire, accompagné de Giovanni Hensley Laclé, qui assume les fonctions de deputy lord-maire. La cérémonie, qui s’est tenue mercredi à l’hôtel de ville, a réuni plusieurs membres du gouvernement, dont le vice-Premier ministre Paul Bérenger, ainsi que de nombreux ministres, députés et dignitaires.
Dans son discours inaugural, Aslam Hosenally a exposé une vision ambitieuse et inclusive pour la capitale. Il s’est donné pour mission de relever les défis qui affectent la ville depuis des années, en mettant l’accent sur la modernisation, la durabilité et la participation citoyenne. « Port-Louis doit redevenir une ville vivante, verte, et accessible à tous. C’est un projet de cœur, mais aussi de raison », a-t-il déclaré.
Parmi les priorités annoncées figurent le renforcement de la sécurité publique, la rénovation des infrastructures sportives et culturelles, la réhabilitation des quartiers négligés, ainsi que la création d’un marché de nuit et d’un festival de théâtre. Ce dernier événement vise à mettre en lumière la richesse culturelle de la ville et à recréer du lien entre ses habitants.
Conscient que les attentes sont élevées, le nouveau lord-maire a insisté sur l’importance d’une gestion municipale transparente, participative et tournée vers l’innovation. Il a notamment annoncé la tenue régulière de réunions publiques et la création de comités consultatifs afin d’associer les citoyens aux décisions. « La revitalisation de Port-Louis ne se fera pas sans ses habitants. Nous avons besoin de leur énergie, de leurs idées et de leur engagement », a-t-il souligné.
Son adjoint, Giovanni Laclé, s’est montré tout aussi engagé. Attaché à sa ville, il a insisté sur la nécessité d’agir concrètement pour résoudre les problèmes quotidiens : terrains abandonnés, éclairage public déficient, propagation du chikungunya, et qualité des constructions. « La ville souffre d’un manque d’entretien, mais surtout d’un manque de vision. Il est temps de remettre de l’ordre et de redonner à Port-Louis sa fierté », a-t-il affirmé.
Tous deux appellent à une collaboration étroite entre élus, techniciens municipaux et population pour redonner à la capitale son éclat d’antan, voire plus. Ils souhaitent incarner une nouvelle manière de gouverner : plus humaine, plus proche des réalités du terrain, et résolument tournée vers l’avenir.
Vacoas-Phoenix : Une équipe municipale tournée vers l’avenir

Une nouvelle page s’ouvre pour la ville de Vacoas-Phoenix. La première réunion du Conseil municipal, consécutive aux élections du 4 mai 2025, s’est tenue jeudi dans une atmosphère solennelle. À l’issue du vote des conseillers, Sunjeevsing Dindyal a été élu maire de la ville, tandis que Sadaseeven Sooben a été désigné maire adjoint. Tous deux ont prêté le serment d’allégeance et le serment officiel devant une assemblée composée de figures politiques de premier plan.
Parmi les personnalités présentes figuraient Patrick Assirvaden, ministre de l’Énergie et des Services publics ; Ranjiv Woochit, ministre des Collectivités locales ; Mahendra Gondeea, ministre des Arts et de la Culture ; ainsi que plusieurs ministres délégués, dont Joanna Marie Bérenger (Environnement), Mohammad Fawzi Allymun (Collectivités locales), Kuvalayen Kugan Parapen (Intégration sociale et sécurité sociale), et Marie Véronique Leu-Govind (Arts et culture). Les députés Eshan Juman et Khushal Lobine étaient également présents à cette cérémonie symbolique.
Dans son allocution, le nouveau maire a affirmé sa volonté de transformer Vacoas-Phoenix en une ville plus moderne, plus résiliente et plus conviviale. « Nous voulons faire de Vacoas et Phoenix un meilleur endroit où vivre », a-t-il lancé, en soulignant l’urgence d’adapter la ville aux besoins réels de ses habitants.
Sunjeevsing Dindyal a ainsi dévoilé une série de priorités stratégiques, allant de la fluidification du trafic à la rénovation des infrastructures routières, sans oublier la nécessité de mieux prévenir les inondations, un fléau récurrent pour certaines zones de la ville. Il a également annoncé des initiatives axées sur la durabilité, dont l’installation de systèmes d’éclairage intelligent et de panneaux solaires pour encourager les énergies renouvelables. Par ailleurs, un projet de marché moderne, pensé dans une logique écoresponsable, devrait voir le jour afin de promouvoir des pratiques durables et une meilleure gestion des déchets.
« C’est ensemble, avec l’équipe de conseillers, que nous allons relever les défis et redonner à notre ville son plein potentiel », a-t-il conclu, appelant à une mobilisation collective autour d’un objectif commun : améliorer concrètement la qualité de vie des citoyens.
Curepipe : Un nouveau tandem pour réveiller la Ville Lumière

La municipalité de Curepipe entame un nouveau chapitre avec l’arrivée d’un duo aussi complémentaire qu’engagé : Dhaneshwar Bissonauth a été désigné maire, épaulé par son adjointe Marie Diana Ami. Ensemble, ils affichent une volonté commune : raviver l’éclat de Curepipe, longtemps laissée à l’abandon selon leurs dires.
Figure chevronnée du Parti travailliste, Dhaneshwar Bissonauth fait son retour en force après avoir été écarté de la scène municipale pendant plusieurs années. À 70 ans passés, il évoque son engagement politique avec une émotion intacte, revenant sur ses débuts aux côtés de Sir Seewoosagur Ramgoolam, dont il fut un proche collaborateur. « SSR m’a appris à écouter, à comprendre et à agir avec sagesse », confie-t-il. Pour lui, cette nouvelle mission s’inscrit dans une continuité : celle du service désintéressé envers la population. Il entend s’attaquer rapidement aux problèmes qui minent la ville, comme la vétusté des jardins publics, l’état des infrastructures sportives ou encore la lutte contre les drogues dans les quartiers sensibles.
À ses côtés, Marie Diana Ami apporte un souffle de nouveauté. Directrice de maternelle de profession, elle a découvert la politique tout récemment. « Avant, je ne pensais pas du tout entrer en politique. Mais face à l’état de la ville, j’ai senti qu’il fallait faire plus qu’observer », explique-t-elle. Sa candidature, soutenue par les Nouveaux Démocrates, a été un tournant inattendu dans sa vie. Moins d’un an après son élection comme conseillère municipale, elle se retrouve propulsée adjointe au maire. Elle affirme aborder cette nouvelle fonction avec une grande humilité, mais aussi une profonde motivation. Sa priorité : améliorer les espaces de vie, redonner à Curepipe une dynamique culturelle et de loisirs, et renforcer l’inclusion des habitants dans les décisions municipales.
Ce tandem atypique, entre expérience militante et fraîcheur citoyenne, veut fonctionner dans un esprit d’écoute, d’action et de proximité. Tous deux insistent sur l’importance de travailler main dans la main avec les vingt conseillers municipaux pour faire avancer les projets dans l’intérêt de tous les Curepipiens.
Beau-Bassin/Rose-Hill : Deux femmes aux commandes, une première historique

Pour la première fois de leur histoire, les villes sœurs de Beau-Bassin–Rose-Hill sont dirigées par un tandem féminin. Gabriella Batour, élue mairesse, et Gina Poonoosamy, nommée adjointe, incarnent une nouvelle génération de leadership municipal, marquée par l’engagement, la rigueur et la proximité avec les citoyens.
La cérémonie d’investiture, tenue au Plaza ce jeudi, a réuni plusieurs figures politiques de premier plan, dont le Deputy Prime Minister Paul Bérenger et plusieurs ministres. Gabriella Batour, candidate du MMM au Ward 2, a été choisie à l’unanimité, tout comme Gina Poonoosamy, représentante de Rezistans ek Alternativ élue au Ward 5. Leur élection a été accueillie par une salve d’applaudissements, témoignant de l’enthousiasme autour de ce duo inédit.
Dans son discours, la nouvelle mairesse a insisté sur la nécessité de redynamiser la ville grâce à un plan quinquennal. Elle prévoit de réhabiliter des lieux emblématiques comme le Plaza et le bazar de Rose-Hill, de développer des espaces verts, de créer des lieux de loisirs pour les jeunes et des initiatives de bien-être pour les femmes. Les aînés auront également leur place dans ce projet de société, à travers la mise en place de clubs d’échange et de transmission intergénérationnelle.
Gina Poonoosamy, quant à elle, a promis une gestion municipale transparente et efficace. Elle souhaite redonner vie à l’art, à la culture et au sport, tout en veillant à une utilisation judicieuse des fonds publics. Son parcours social et éducatif, notamment en tant que cofondatrice d’une école pour jeunes en situation de handicap, renforce la dimension inclusive de leur mandat.
Ce duo féminin à la tête des villes sœurs ne représente pas seulement une première historique : il symbolise une volonté de changement profond, porté par des valeurs d’écoute, d’action sociale et de modernisation. Une page se tourne à Beau-Bassin–Rose-Hill, et elle s’écrit désormais au féminin.
Quatre-Bornes : Un nouveau souffle avec Rudy Brian Kennoo et Jameel Foondun à la tête de la ville

À 32 ans, Rudy Brian Kennoo incarne un tournant générationnel pour Quatre-Bornes. Ce jeune habitant de Belle-Rose, élu maire ce mercredi à l’unanimité, se présente comme un dirigeant accessible et engagé. Aux côtés de son adjoint, Jameel Foondun, il entend impulser un mandat ancré dans l’écoute, la modernisation et la proximité citoyenne.
Dans un Town Hall plein à craquer, la cérémonie d’investiture a été marquée par l’enthousiasme des nouveaux conseillers municipaux et le soutien appuyé des élus de la circonscription No.18. Rudy Brian Kennoo, fraîchement élu sous la bannière du Parti Travailliste, a déclaré vouloir bâtir une ville plus verte, plus humaine et plus résiliente. « Mon bureau sera toujours ouvert. Vos idées, vos critiques et vos propositions seront les bienvenues », a-t-il lancé, prônant une gouvernance participative et inclusive.
Parmi ses priorités : lutter contre les inondations par un système de drains efficace, revaloriser les espaces publics et intégrer la jeunesse à travers des projets culturels et sportifs. Il mise aussi sur la collaboration avec les ministères pour améliorer les infrastructures et faire de Quatre-Bornes une ville durable et agréable à vivre.
Jameel Foondun, nommé adjoint au maire, voit dans sa mission un devoir de service public. Dans un discours empreint d’émotion, il a souligné l’importance de la solidarité, du respect de l’environnement et du développement équilibré. Il souhaite voir Quatre-Bornes devenir une ‘Smart City’ inclusive, propre, sécurisée et tournée vers l’humain.
Cette nouvelle équipe municipale veut rompre avec les lenteurs du passé et redonner du souffle à une démocratie locale longtemps mise en pause. Le retour des élections municipales après plusieurs reports redonne enfin la parole aux habitants. Et c’est avec ambition, écoute et détermination que ce nouveau duo entend la faire entendre.
Ensemble, ces nouvelles équipes municipales illustrent une volonté partagée de changement profond, porté par des valeurs d’écoute, d’innovation et d’engagement citoyen. Port-Louis, Vacoas-Phoenix, Curepipe, Beau-Bassin/Rose-Hill et Quatre-Bornes entament ainsi une nouvelle ère, tournée vers un avenir plus vert, inclusif et dynamique.