Murtaja Qureiris, le plus jeune prisonnier politique d’Arabie saoudite, risque la peine de mort

Le vent de la modernité aurait-il fini de souffler sur la très rigoriste Arabie saoudite ? Après l’effroyable assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, dont le corps n’a jamais été retrouvé, derrière les murs de l’ambassade saoudienne à Istanbul, la monarchie wahhabite va-t-elle continuer de s’enfoncer dans les ténèbres de l’horreur ?

On peut le craindre, d’autant plus qu’elle jouit d’une impunité totale pour embastiller et châtier ses opposants comme bon lui semble, à l’heure où l’on apprend une nouvelle glaçante : Murtaja Qureiris, 18 ans, son plus jeune prisonnier politique et vraisemblablement l’un des plus jeunes au monde, a été condamné en août dernier à la peine capitale. Devenu majeur depuis vendredi dernier, sera-t-il exécuté ? Là est la question angoissante qui tourmente bien des esprits, notamment d’Amnesty International.

Jeté dans des geôles infâmes depuis près de cinq ans, soit à l’âge de 13 ans, ce jeune saoudien chiite, dont l’innocence et les droits sacrés de l’enfance ont été violemment piétinés, a été cruellement marqué au fer rouge de la sédition. Ses crimes ? Avoir eu le tort de se mêler en 2011, du haut de ses 10 ans, à bicyclette et avec d’autres petits saoudiens, à une manifestation d’Arabes chiites dont son père était l’un des fers de lance.