- Selon le leader du PTr, le Premier ministre a signé, en février dernier, un contrat s’élevant à des millions de dollars avec une compagnie à Dubaï pour mener une campagne « malpropre » contre lui en utilisant l’intelligence artificielle
- Pas de candidat pour la partielle au no. 10
« Tous les Mauriciens savent qu’il y a une odeur de fin de régime ». C’est ainsi que le leader du PTr, Navin Ramgoolam, a qualifié la stratégie gouvernementale visant à paralyser le meeting de l’opposition à Port-Louis le 1er mai dernier. Mais ces tactiques n’ont pas marché. D’où la panique dans le camp gouvernemental. « Zot per pou rane compte. Zot per ki Mauriciens pou alle kone tou la vérité komié milliards zot fine coquin. Et la koz sa ki zot oulé fer tou pou pas perdi pouvoir », a martelé Navin Ramgoolam. Selon ce dernier, le gouvernement fait tout pour semer la zizanie au sein de l’alliance PTr-MMM-ND, mais cette stratégie mordra la poussière. Tout comme les attaques répétées contre lui-même, Paul Bérenger et tout récemment contre Richard Duval. « Ils essaieront de m’éliminer par tous les moyens possibles. Et zot pou fer tou pou coquin élections parski zot désespéré », a fait ressortir Navin Ramgoolam.
Il a dénoncé, dans la même foulée, certaines personnes au PMSD qui tentent de faire croire que le PTr contractera de nouveau une alliance avec leur parti, puisque celle avec le MMM ne tiendra pas. « Rien de plus faux ! » a lancé le leader du PTr. Et d’ajouter : « Moi ek Paul, jamais noune travay aussi bien ki nou pe travay zordi, avec nou maturité, avec nou l’expérience, aussi avec nou camarade Nouveaux Démocrates ». Leur alliance durera, a-t-il insisté, en mettant l’accent sur le fait que c’est un engagement envers la population. D’où son appel pour que le peuple ne croit pas dans les faussetés, dont les rumeurs et la fabrication de fausses vidéos de faux messages à l’aide de l’intelligence artificielle, dont le « voice cloning », pour « manipuler l’opinion publique et pour créer la sensation ».
Visite de Pravind Jugnauth à Dubaï
Et c’est sans détour que Navin Ramgoolam est revenu sur une visite de Pravind Jugnauth à Dubaï en février dernier, après une mission officielle. « Il a visité une compagnie qui se spécialise dans l’intelligence artificielle. Il a signé un contrat s’élevant à des millions de dollars avec cette compagnie. Pou servi intelligence artificielle pou fer ene travay malpropre contre moi, contre camarade Paul et surement contre Richard osi », a-t-il allégué. Il a également cité le nom de cette compagnie : Pindrop. Le CEO et co-fondateur est un Indien répondant au nom de Vijay Balasubramaniyan. C’est ainsi, a-t-il poursuivi, qu’une fausse campagne de dénigrement se fera contre lui, tout comme cela avait été le cas en 2019 avec l’affaire Katori. La seule différence cette fois-ci, a-t-il ajouté ironiquement : « pas pou bizin Dalthamun sane fois la. Intelligence artificielle ki pou fer travay ». Les dénonciations ont continué. Une salle est réservée à la MBC où le directeur de la MDFC, Vikram Jootun, est chargée de superviser et coordonner le sale boulot. Il a, dans le même souffle, lancé un avertissement au directeur de la MBC, Anuj Ramsurrun, et à Vikram Jootun de ne pas jouer avec le feu, car le complot est un délit criminel qui ne restera pas sans conséquence.
« Ils essayent maintenant de m’empêcher d’être candidat. Mo mem so pire cauchemar ! », a déclaré Navin Ramgoolam, en se référant aux rumeurs selon lesquelles il aurait été arrêté durant la semaine. « Pravind Jugnauth ne pense pas à l’avenir du pays. Il ne pense qu’à sauver son empire familial. Son obsession, c’est moi. Il parle de moi matin, midi et soir. Il ne parle que de moi au Parlement les mardis, bien que je ne sois pas au Parlement », a soutenu le Dr Ramgoolam. « La li pe diabolise Bérenger avec bane Hindous. Li koz menti, pareil kuma li pe fer avec Richard ». Il a ainsi démenti avoir dit que les dollars retrouvés chez lui proviennent tous des per diem qu’il aurait touché, comme l’a fait croire Pravind Jugnauth au Parlement mardi. « Menti. Zamai mone dire sa ! », a-t-il répliqué. Il a aussi dénoncé les questions plantées par les « backbenchers chatwas ».
« Marié piké avec Pravind Jugnauth »
Navin Ramgoolam a rappelé que les allégations qui sont faites contre lui ne datent pas d’hier. Certaines ont déjà été soulevées durant l’élection partielle au no. 18 en 2017. « Roshi Bhadain avait fait des allégations sur Bagatelle Dam et un propriétaire en Italie. Maintenant en 2024, Rama Valayden reprend les mêmes accusations. C’est facile de comprendre. Il faut join the dots. Ou pou kompran ki pe arrivé. Zot tou pe marié piké avec Pravind Jugnauth. Zot ine per sa l’alliance la. Zot per sa tsunami ki pe vini la », a-t-il réitéré. Il a d’ailleurs rappelé que sur les onze accusations logées contre lui sous le règne de Pravind Jugnauth, dix ont été rayées en Cour. La FCC Act, a-t-il insisté, a été introduite pour lui nuire politiquement, avec le concours de fausses charges contre lui. Et de lancer une mise en garde contre ceux qui complotent contre lui : « pou ena conséquences ! »
Il n’est pas allé avec le dos de la cuillère contre Rama Valayden qui est devenu le « porte-parole du MSM ». « Mo pose li ene question. Kifer en 2010 kan line perdi élection au no. 19 mo ti refiz renomme li Attorney General, ministre la Justice pareil kuma mo ti fer en 2005 ? Mo dire li pose li mem sa question. Kifer ? […] So li pa repone, mo ava repone li mo mem », a soutenu le leader du PTr. Quant à l’élection partielle au no. 10, il a révélé qu’aucun candidat n’y sera aligné, car il n’y en aura pas. Et même s’il y en a, cette partielle ne sera qu’un gaspillage des fonds publics. L’alliance PTr-MMM-ND, a-t-il conclu, est le dernier rempart contre le régime mafieux de Pravind Jugnauth. « Sanzma pe vini. Le compte à rebours a déjà commencé ».
L’avertissement de Richard Duval à Pravind Jugnauth
De son côté, Richard Duval, un des dirigeants des Nouveaux Démocrates, s’est appesanti sur les cas de leptospirose enregistrés dans le pays et qui a déjà fait cinq victimes. Selon lui, le ministre de la Santé est une nouvelle fois à côté de la plaque. Il préconise ainsi une campagne de dératisation massive à travers le pays. Il a aussi déploré les mauvaises conditions dans lesquelles les policiers sont appelés à travailler. Il a d’ailleurs exprimé ses inquiétudes sur le chapitre du law and order. D’un côté, a-t-il dit, il y a des personnes qui volent pour pouvoir se nourrir et de l’autre, des gangs qui prennent la loi entre leurs mains pour semer le désordre. D’où l’importance de régler en urgence la situation. Richard Duval a également fait état d’une hausse de 100 à 146% du fret maritime. Ce qui aura, selon lui, un impact sur la population, à travers une autre série de hausse des prix, ainsi que sur les petites et moyennes entreprises.
Richard Duval a aussi mis en garde contre la campagne de « zet labou » du MSM. Il a démenti les allégations faites par le Premier ministre contre lui, en se référant à Cindy Legallant. « Zamais pane ena auken procès contre moi. C’est ene tissu de mensonges », a-t-il martelé. Et de lancer cet avertissement à l’égard du Premier ministre : « Ena ene dimoune. So nom c’est Michel B. Plus de 20 ans de cela, li ti témoin d’un incident grave entre 2000 – 2005. Li ti pou ena la honte pou nou pays. Pravind Jugnauth, na pa fer moi kozé. Li pou bien grave pou toi ! ». Il a aussi averti contre la campagne visant à mettre en danger l’harmonie sociale.
« Li pou balayé »
Paul Bérenger a, quant à lui, dénoncé la suspension du whip de l’opposition, Patrick Assirvaden, du Parlement. Et ce, sans aucune raison justifiable. Raison pour laquelle un congrès sur la démocratie sera tenu le 24 mai prochain à Vacoas/Phoenix, dans la circonscription du député travailliste. Ces congrès se poursuivront ensuite à travers le pays et différents thèmes seront abordés. Il s’est dit sur la même longueur d’onde que Navin Ramgoolam sur l’élection partielle au no. 10. Ce n’est qu’un gaspillage des fonds publics et des ressources, a-t-il estimé, d’autant que l’Assemblée nationale sera dissoute en novembre. Il a de nouveau réitéré leur décision de ne pas voter le projet de loi sur le financement des partis politiques qui sera présenté au Parlement. C’est une loi bancale, a fustigé le leader du MMM.
Quant aux consultations avec les partis politiques sur la question du décompte des voix le même jour de la tenue des élections, il a affirmé que les membres des trois partis se réuniront le 20 mai pour s’y pencher, mais aussi pour accorder leur violon avant la réunion prévue avec le Commissaire électoral pour le 23 mai. Il a aussi affirmé que la liste des candidats et le programme électoral est en voie de finalisation. Revenant sur ce que « sa Pravind Jugnauth la pe osé fer », Paul Bérenger a soutenu que « li pou balayé par sa raz-de-marée ki pé vini pou sa élections générales la ».