Maurice ambitionne de devenir un hub médical régional, capable d’accueillir des patients de différents pays. Lors de l’inauguration du New Cancer Centre à Solferino, le Premier ministre a mis en avant ce projet ambitieux et souligné l’importance de cette infrastructure pour lutter contre le cancer, une des principales causes de mortalité à Maurice. Cependant, la réalité pour les patients est bien différente.
Sam (prénom fictif), dont la mère suit un traitement de chimiothérapie, partage son expérience. À l’intérieur du centre, la salle d’attente est bondée et les patients doivent souvent patienter toute la journée. « Parfois, on nous demande de revenir le lendemain », raconte Sam. « Pour espérer voir un médecin à 10 heures, nous devons quitter la maison à 5 heures du matin. Ma mère, qui ne peut pas rester assise longtemps, avait un rendez-vous à 9 heures, mais elle n’est passée qu’à 13 heures », ajoute-t-il.
Les conditions matérielles laissent également à désirer. L’état du fauteuil fourni à sa mère par l’hôpital à chaque visite est déplorable, selon lui. « Il est sale, poussiéreux, sans entretien. Il n’y a aucun souci de propreté », dit-il. En plus, le stationnement pose problème. Bien que des places soient disponibles, elles sont réservées aux médecins et aux personnalités. « C’est frustrant, surtout quand on voit des parkings vides », regrette Sam.
Pour ceux qui, comme sa mère, ne peuvent prendre le bus, la situation est encore plus compliquée, car aucun transport public ne dessert directement l’hôpital. « C’est une épreuve supplémentaire pour des patients déjà affaiblis. On dirait que l’hôpital fonctionne comme dans les années 70, alors que nous sommes en 2024, avec de nouvelles technologies et des méthodes modernes pour gérer une clinique. Pourtant, le service reste arriéré. Quand j’ai parlé à certaines infirmières, elles m’ont dit que depuis l’ouverture de cet hôpital, rien n’a changé. Tous les jours, il y a des problèmes qui s’accumulent, et personne ne semble vouloir trouver des solutions », confie-t-il.
« Ma mère a été malmenée par des infirmières de nuit. Elle était admise vendredi dernier, Elles ont été brusques avec elle. Quand elle m’a raconté ça, j’ai immédiatement demandé sa décharge. Elle ne se sentait plus en sécurité dans un tel environnement. Vous imaginez ? On voit des pansements et d’autres accessoires médicaux comme des bandelettes pour diabétiques par terre, sans que personne ne se soucie de l’hygiène et de la propreté », conclut Sam.