No. 3 : Choix clair, logique et pragmatique pour le vote bloc

Les trois candidats de l'Alliance Nationale au no.3

Comme à l’accoutumée, les diverses mosquées de la capitale, surtout celles de la circonscription no. 3, ont clairement appelé à un vote sanction contre le gouvernement sortant durant les sermons de ce dernier vendredi avant les législatives. Bakar Bahemia est même allé plus loin en demandant à l’électoral musulman de voter contre le MSM/ ML, mais aussi contre le MMM. Les prêcheurs avancent plusieurs raisons pour justifier leur mot d’ordre. D’abord, la nomination par Pravind Jugnauth d’une personne issue de la communauté musulmane à la tête de la « Gambling Regulations Authority » (GRA), nommément Raouf Gulbul, alors que les jeux de hasard sont carrément interdits en Islam. Cette nomination, estiment-ils, serait synonyme d’un affront, pour ne pas dire une insulte, à la croyance des musulmans.

L’association du gouvernement de Pravind Jugnauth avec Israël, à travers un contrat alloué par le CEB à ECI Telecom, une compagnie qui fournit également les forces israéliennes de défense, est également avancée comme argument pour expliquer leur appel de boycott du régime Jugnauth. Celui-ci risque d’ailleurs de peser lourd dans la balance au moment du vote, sachant que les Musulmans, parmi tant d’autres citoyens, tiennent à cœur la cause palestinienne. Raison pour laquelle Navin Ramgoolam avait mis une fin à tout lien diplomatique avec Israël sous son règne. Le manque criard du développement au no. 3, le sort des marchands ambulants, le taux élevé du chômage chez les jeunes et la prolifération alarmante de la drogue sont tout autant décriés par les prêcheurs.

Politique communale et divisionniste de Pravind Jugnauth

Comme sous le règne de son père, Pravind Jugnauth a prouvé qu’il n’a pas à cœur l’intérêt de la communauté musulmane, surtout quand il a été question de rassurer celle-ci après les propos insultants tenus par son ministre Anil Gayan à l’encontre de cette communauté. En dépit de la manifestation tenue par des compatriotes de foi musulmane et des dépositions consignées contre ce ministre indigne à la police, aucune sanction n’a été prise contre lui. Pourtant, ce même Pravind Jugnauth n’a pas hésité à prendre des sanctions contre les Gurib-Fakim, Soodhun et autre Jadoo-Jaunboccus.

Loin de nous de laver ces derniers de tout blâme, mais pourquoi cette différence de traitement ? « Dilo suive canal », dit l’adage. Le fils suit sûrement dans les traces de son père. Ce dernier n’avait-il pas traité le Coran d’insanités, banni les Musulmans de son gouvernement et de la fonction publique, aboli la « Muslim Personal Law » (MPL), déporté manu-militari l’ambassadeur libyen Al Jady de Maurice et fouillé et déshabillé les Hadjis venant de la Terre Sainte ? Croyez-vous sincèrement que le transfuge Anwar Husnoo, même s’il est propulsé sur le front bench à la place de la « poupette doukia » Fazila Jeewa-Daureeawoo après avoir fait le saut du ML au MSM, pourra élever la voix contre une quelconque politique d’exclusion et discriminatoire de Pravind Jugnauth, surtout quand on sait la position que Husnoo a adoptée sur le dossier des marchands ambulants ? Que vaut un Anwar Husnoo face à un Shakeel Mohamed ou à un Eshan Juman (surtout à travers les colonnes de cet hebdomadaire) quand il s’agit de défendre les intérêts de la communauté ? N’est-ce pas précisément pour cette raison que ces deux candidats de l’Alliance Nationale ont été ciblés et traités de communalistes par Pravind Jugnauth lors d’un meeting à Vallée Pitôt récemment ? Qui, entre Pravind Jugnauth et Navin Ramgoolam, est plus rassembleur ? Le leader du PTr n’a-t-il pas fait montre d’ouverture, une fois de plus, en annonçant que le Bakreid, tout comme la fête Pâques, le Durga Pooja, le Ganga Asnan ou le Varusha Pirappu sera congé optionnel ?

Le vote bloc réclamé

Shakeel Mohamed, en tant que no. 3 d’un éventuel gouvernement de l’Alliance Nationale, saura se montrer à la hauteur des attentes non seulement de la communauté musulmane, mais aussi de celles de toute la population. Il a d’ailleurs fait preuve de ténacité et de perspicacité comme chef de file du PTr à l’Assemblée nationale durant ces dernières cinq années. Mais seul, il sera amputé de sa force. Il faut qu’il soit épaulé de ses deux colistiers, Eshan Juman et Salim Abbas Mamode. Seul un vote bloc leur permettra de mener la circonscription no. 3 à bon port. C’est d’ailleurs le seul choix logique et pragmatique, surtout quand un vent de changement souffle sur tout le pays.