Après Péreybère et Trou aux Biches, Mon Choisy est aussi devenueunNo boat zone depuis le lundi 30 mai. Des cônes ont été installés en mer, pour désigner une zone sans bateau où il n’est permis à aucun opérateur de circuler dans le lagon délimité sur quelque 300 mètres de la plage, voire au large. Cette partie a été décrétée une No boat zone. Cependant, ceux qui y opèrent sont intrigués de cette décision prise par la Tourism Authority.
Dans un communiqué émis ce jour-là, la Mauritius Tourism Authority (MTA) affirme que cette décision a été prise dans le cadre de la sécurité du public et protection de l’environnement. « Certaines plages sont accaparées par des opérateurs qui font du business, parfois au détriment de l’environnement et en faisant fi des normes de sécurité, ce qui incommode grandement le public. C’est pour remédier à cette situation que le Ministère du Tourisme a décidé d’aménager des zones de sécurité sur certaines plages très fréquentées afin que le public puisse jouir en toute sérénité des plaisirs de la mer. À partir de cette semaine, ce sera au tour de la plage de Mont-Choisy d’être décrétée boat free zone. Les opérateurs pourront quant à eux poursuivre leurs activités à distance respectueuse de la plage et aussi dans une zone spéciale prévue à cet effet. »
Réactions de certaines personnes
Rajiv Nutchaddy, propriétaire de bateaux, opère depuis des années sur la plage de Mont-Choisy. Muni d’un permis pour cette plage uniquement, il se sent désormais menacé. D’ailleurs, il affirme qu’aucun papier n’a été présenté aux plaisanciers pour les informer de cette décision. Il se dit qu’il est plus que probable que cette décision augmentera le taux de chômage. En outre, il soupçonne que cette décision est liée à un projet touristique.
Par ailleurs, ceux qui fréquentent ces eaux, notamment les skippers, connaissent mieux les dangers que représente le large. Alex Tora, skipper, nous confie ses inquiétudes. « Les sports que nous pratiquons en mer, par exemple, le kite surf, le ski nautique ou le plus commun, la bouée tractée, sont dangereux au grand large, surtout pour les enfants. » La crainte des clients décourage définitivement les activités, selon lui. Ce changement serait pour la sécurité des baigneurs mais Alex se demande si les autorités prennent en considération le danger auquel s’exposent ceux qui pratiquent ses activités aussi loin de la plage.
Or, les touristes et les pique-niqueurs mauriciens sont tout autant concernés. Jwetun, Houzair, Nikhil et Humaid, touristes et fans des sports aquatiques, ont voulu réagir sur cette affaire. « The water is too deep over there, especially for kids. The number of drowning cases may increase and this will eventually affect the economy of this country. » Quant aux Mauriciens, un groupe pratiquant le yoga qui se trouvait à la plage de Mont-Choisy a donné son avis. Ces mères de famille sont inquiètes car désormais les enfants qui pratiqueront les sports nautiques, seront loin des regards de leurs parents et autres proches . Déjà qu’elles ont des appréhensions en ce qui concerne la profondeur de l’eau, là où les activités seront pratiquées.
Cependant, les officiers de la Coast Guard nous ont confié qu’ils ne sont pas au courant de ce changement. Mais, ils confirment par ailleurs qu’il y a eu des cas d’accidents en mer dans la zone des baigneurs, quelques années de cela. En outre, ils ajoutent que cette décision a probablement été prise pour assurer la sécurité des baigneurs et de l’environnement. Du côté des “Fisheries Post”, on affirme n’avoir eu aucune directive dans ce sens, mais si cela était aussi en faveur de l’écologie marine, cette décision leur conviendrait.
Le ministre du Tourisme, Xavier-Luc Duval, a déclaré jeudi que le ministère concerné n’émettra plus de permis d’opération pour les bateaux de plaisance à but commercial car les opérateurs ne font qu’augmenter. Une raison de plus pour laquelle Mont-Choisy a été décrétée une No Boat Zone. Il affirme que les bateaux commerciaux, opérant quotidiennement, dérangent les gens. D’ailleurs, il affirme aussi que les bateaux privés ne sont pas impliqués car ils opèrent très rarement comparé aux bateaux de commerce.
