« Nos bibliothèques scolaires doivent être dynamisées » 

La World Book Day observée ce 23 avril

Pour la Journée mondiale du livre, qui est observée ce lundi 23 avril, Gheerishsing Gopaul, président de la Mauritius Library Association et aussi président de la Library Staff Union / GSEA, qui regroupe les bibliothécaires du ministère de l’Éducation, a fait le point sur l’engouement pour la lecture à Maurice parmi les jeunes ainsi que l’état de nos bibliothèques scolaires.

Les jeunes Mauriciens et la lecture

La lecture est essentielle dès le jeune âge car elle aide au développement de plusieurs fonctions cognitives de l’enfant. « La lecture aide à l’apprentissage, la créativité, la concentration, voire aux reflexes », explique Gheerishsing Gopaul.

Dans un contexte plus large, il ne dit pas que les jeunes Mauriciens ne prennent pas goût à la lecture mais par contre, il observe que les gens en général et en particulier les jeunes lisent différemment à présent. C`est-à-dire qu’on lit plus sur les écrans (portable, tablette, PC, etc.) que sur les textes imprimés.

« Définitivement, c’est plus tendance et pratique mais malheureusement cela a un effet néfaste quelque part », selon Gheerishsing Gopaul. Car chaque année, les statistiques et les études sont en train de démontrer un déclin dans les résultats des langues à Maurice. Dans ce contexte, il est convaincu que les bibliothécaires des écoles ont un grand rôle à jouer pour pallier à ce manquement, pourvu qu’ils sont bien formés, qu’ils ont un environnement de travail adéquat, et que leur profession soit reconnue à sa juste valeur.

Nos bibliothèques scolaires sont-elles à la hauteur ?

Ainsi, la formation actuelle des bibliothécaires est trop généralisée. Alors qu’en réalité, les bibliothèques scolaires doivent être considérées comme des bibliothèques spécialisées, comme cela se fait ailleurs. Ce qui demande un personnel bien formé pour pouvoir encadrer les étudiants. « Il faut des formations appropriées pour guider les élèves, que ce soit au primaire ou au secondaire, et pour mieux les aider dans leurs recherches », selon Gheerishsing Gopaul.

De ce fait, en ce qui concerne le métier des bibliothécaires dans les  collèges, il ajoute que c`est extrêmement important d’avoir des connaissances spécifiques en pédagogie, au moins au niveau de ‘certificate level’ pour le personnel concerné.

Aussi, le métier n’est pas reconnu à sa juste valeur. Il serait temps, selon notre interlocuteur, que les bibliothécaires scolaires soient considérés comme faisant partie du personnel enseignant car cette fonction compte une importante partie pédagogique, vu que les bibliothécaires scolaires sont souvent appelés à initier les élèves à la lecture.

Qu’en est-il des bibliothèques scolaires elles-mêmes ? Selon Gheerishsing Gopaul, les bibliothèques des collèges du pays sont très en retard par rapport à la numérisation du système.

La question se pose aussi si nos bibliothèques scolaires répondent aux exigences du nine-year schooling. « Pour le nine-year schooling, il est impératif qu’on ait des bibliothèques modernes qui répondent aux exigences internationales », nous explique Gheerishsing Gopaul.

En ce qui concerne les écoles primaires, il est navrant  de constater qu’aucune école primaire ne possède de bibliothèque digne de ce nom. « Que l’on mette de vraies bibliothèques avec un personnel formé et  qualifié à la disposition des élèves au niveau du primaire au lieu d’un petit coin de lecture », explique Gheerishsing Gopaul.