Notation de Moody’s : Investissement : Maurice rétrogradé au dernier rang

« The writings were on the wall ». C’est ce qu’accordent à dire analystes et économistes depuis la publication du dernier rapport de Moody’s. L’agence de notation américaine a rétrogradé Maurice qui a vu sa note passer de Baa2 à Baa3. Notre pays se retrouve désormais au dernier rang dans la catégorie investissement. L’affaiblissement de la qualité et de l’efficacité des institutions et du ‘policy making’, résultant en une entrave à la résilience économique du pays, est mis en cause pour expliquer cette rétrogradation.

Moody’s n’est pas convaincu par certaines mesures prises par le gouvernement. « The reliance on one-off measures and use of unconventional policies over the past two years raises the risk that fiscal and economic repairs following the pandemic shock will be slower than previously expected. This informs Moody’s view that institutions and governance strength has weakened which reduces Mauritius’s capacity to absorb future shocks », souligne le rapport, en ajoutant que ces ‘one-off measures’ réduit la transparence au niveau de la politique fiscale. Une analyse qui rejoint d’ailleurs les craintes exprimées dans les milieux concernés, sans que le gouvernement ne réagisse.

Le bilan financier de la Banque centrale, surtout après la création de la ‘Mauritius Investment Corporation’ (MIC), a aussi été pris en considération par l’agence de notation. « MIC’s evolving role in the economy, which includes supporting economic development and developing a savings base for the country, exposes the central bank’s balance sheet to increased credit risk. Ultimately a deterioration in the central bank’s balance sheet would increase the risk of a crystallization of contingent liabilities to the central government », soutient Moody’s. Et d’ajouter que « in Moody’s view, the fact that MIC invests part of the central bank’s reserves will further complicate assessment of government effectiveness ».

Pour sa part, le ministère des Finances a été sur la défensive, en arguant que Maurice est maintenu dans la catégorie des pays à investissements de qualité et que le pays reste le seul centre financier international reconnu comme « investment grade ». Une position que les observateurs économiques n’arrivent pas à comprendre, estimant que le ministère des Finances tente de justifier ce qui est injustifiable.