Nouveau calendrier scolaire : Confusion totale

Le nouveau calendrier scolaire, comme annoncé par la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookhun Luchoomun, lors d’une conférence de presse ce jeudi 7 octobre, laisse craindre un nouveau chamboulement pour tout le secteur éducatif. On se pose aussi des questions sur les raisons derrière cette décision.

À partir du 18 octobre 2021, les élèves de Grade 1 et 2 iront à l’école pendant 3 jours par semaine, soit le mardi, le jeudi et le vendredi. Les élèves des Grades 3 et 4 iront également à l’école 3 jours par semaine, soit le lundi, le mercredi et le jeudi. Par contre, ceux des Grades 5 et 6 iront à l’école pendant 4 jours, soit le lundi, le mardi, le mercredi et le vendredi. Le même scenario se répète pour le secondaire, avec les élèves de certains grades qui iront trois jours par semaine au collège tandis que d’autres iront quatre jours.

Cette rentrée du deuxième trimestre suscite de nombreuses questions de la part des parents et des enseignants. Au départ, le ministère de l’Éducation avait annoncé que les élèves, tous grades confondus,  iront à l’école du lundi au vendredi, mais a dû revoir sa copie. L’arrivée de la pandémie de covid-19 avait chamboulé tout le calendrier scolaire, et avec ce nouveau calendrier, on craint que la situation ne devienne encore plus difficile pour les parents, les enseignants et les élèves.

Selon Dharam Gokhool, ancien ministre de l’Éducation, cette décision a été prise sans consultation approfondie. Il affirme que les chiffres relatifs au nombre de cas de covid-19 fournis par les autorités ne sont pas fiables, et que ce serait pour cela qu’ils sont en train de prendre une telle décision dans le secteur éducatif. Pour lui, le niveau de l’éducation et la qualité de l’enseignement souffriront suite à cette décision. « Au départ, le ministère était venu avec un plan, tandis que maintenant, on vient avec un changement drastique qui va tout chambouler davantage », lance-t-il.

Il attire l’attention sur le fait que le temps alloué à l’éducation des enfants sera grandement limité, et se demande si le syllabus pourra être complété, alors que de nombreux élèves participeront aux examens du School Certificate. Par ailleurs, les enseignants avaient déjà planifié comment ils allaient procéder pour cette rentrée.

Pour sa part, Vinod Seegum, le porte-parole de la Gouvernement Teachers Union (GTU), nous indique que son syndicat s’attendait à ce que les classes reprennent normalement à partir du 18 octobre, mais tel ce ne sera pas le cas, vu que le ‘staggered timetable’ est toujours en vigueur. Alors que le ministère avait avancé dans un premier temps qu’il y aurait un maximum de 15 élèves par  classe, Vinod Seegum nous fait entendre un autre son de cloche. Les classes de la Grade 4, 5 et 6 seront maintenues avec la totalité des élèves.

Pour sa part, Mutha Pillay, enseignant au collège Modern College, nous explique qu’il ne s’attendait pas du tout à une telle décision de la part de la ministre de l’Éducation. Selon lui, alors que les parents et les enseignants pensaient que tout allait retourner à la normale, c’est un nouveau chamboulement du calendrier scolaire. Il se demande aussi s’il y aura assez de salles de classes pour caser tous les élèves selon les directives de la ministre a l’effet qu’il ne doit pas y avoir plus de 15 élèves par salle de classe.

Dans un premier temps, le deuxième trimestre avait été étendu de deux semaines dans le but de rattraper le temps perdu. Mais en réadoptant cette politique de ‘Staggered timetable’, il se demande si l’extension de deux semaines n’a pas été rendue caduque.

Qu’en pensent les parents à ce sujet ?

Maria, une mère de famille dont les deux enfants fréquentent une école primaire de la RCA aurait préféré que la ministre de l’Éducation ouvre les établissements scolaires du lundi à vendredi. Elle ne comprend pas la raison pourquoi  il faut donner un jour de congé aux élèves, surtout ceux des grandes classes, alors que les examens approchent à grands pas. Elle se demande si les enseignants auront assez de temps pour compléter le syllabus et pour préparer les élèves pour les examens.

L’allègement du cursus scolaire avait été annoncé, mais pour Maria, c’est une décision qui est toujours attendue. Maria pense que l’école devrait reprendre normalement pour le développement moral et social de l’enfant car les enfants ont été bien affectés depuis l’année dernière. Selon elle, les enfants se sont déjà habitués aux gestes barrières et au port du masque, parfois mieux que les adultes.

Sur le plan académique, elle pense qu’il aurait fallu maintenir les classes pendant les cinq jours de semaine comme auparavant pour ne pas perdre du temps. Pour Maria, ce ne serait pas uniquement pour terminer le syllabus mais aussi pour ramener les enfants sur la bonne voie car ces derniers se sont complètement détachés de ce qui se passe autour d’eux.

Pour sa part, Stéphanie, dont les enfants sont au collège, plus précisément en Grades 10, 11 et 12,  exprime son désaccord total avec la ministre car il y a déjà eu un impact négatif important sur la performance des enfants. Selon elle, le moral et l’état émotionnel de l’enfant ont aussi été affectés par ce changement.

Elle travaille et doit aider ses enfants à se préparer pour se rendre au collège. Cela demande quand même un certain planning, ce qui n’est pas évident pour cette mère de famille. Elle demande à ce que les classes reprennent normalement car les élèves ont perdu beaucoup de temps par la pandémie et le confinement et elle estime qu’il faudra reprendre l’école au plus vite pour ne pas pénaliser davantage les enfants.