Mardi dernier, le Parlement a été le théâtre de révélations explosives : un système de surveillance de masse, digne des pires régimes autoritaires, a été mis en place sous le précédent gouvernement. Cette déclaration du Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam, a fait suite à une question parlementaire d’Adrien Duval, député PMSD de Port-Louis Nord/Montagne Longue, portant sur les Moustass Leaks.

Le Premier ministre a rappelé que la Constitution garantit la liberté d’expression et le droit à la vie privée, citant expressément la Section 12(1) de la Constitution : “Except with his own consent no person shall be hindered in the enjoyment of his freedom of expression, that is to say, freedom to hold opinions and to receive and impart ideas and information without interference, and freedom from interference with his correspondence” (traduction : « Sauf avec son propre consentement, nul ne peut être entravé dans l’exercice de sa liberté d’expression, c’est-à-dire la liberté d’avoir des opinions, de recevoir et de communiquer des idées et des informations sans ingérence, et la liberté de ne pas subir d’ingérence dans sa correspondance »).

Un système de surveillance tentaculaire

Les conclusions préliminaires d’une enquête menée par des experts internationaux, en collaboration avec la police mauricienne, sont alarmantes : « Le système mis en place est un outil de surveillance de masse hautement sophistiqué pour la surveillance étatique du peuple mauricien ». Ce dispositif permettait d’intercepter :

• Toutes les conversations téléphoniques (mobiles et fixes)

• Les communications sur les réseaux sociaux (WhatsApp, Facebook, Signal, TikTok)

• Les courriers électroniques

• Les déplacements des citoyens via des caméras de surveillance

« Chaque conversation sur téléphone mobile, chaque appel sur ligne fixe, chaque publication sur WhatsApp, Facebook, Signal, TikTok, chaque e-mail – de tout le monde, je dis bien, pas seulement nous, mais tout le monde – était surveillé par le gouvernement MSM », a déclaré avec indignation le Premier ministre. Cette surveillance était effectuée depuis plusieurs sites et impliquait des outils technologiques hautement sophistiqués. Le coût astronomique de ce système : plus de 110 millions de dollars américains. Plus troublant encore, une société basée à Dubaï, Pertsol, recevait 7,5 millions de dollars par an pour sa maintenance. « Comment est-ce possible ? Comment peut-on dépenser des millions de dollars… Cela signifie qu’une partie de cet argent est allée dans les poches de certaines personnes », s’est encore indigné le Dr Navin Ramgoolam.

Destruction des preuves et enquête en cours

Selon le Premier ministre, les stations de surveillance ont été “nettoyées” alors que les résultats des élections commençaient à tomber. Toutefois, il a lancé un avertissement clair : « Les experts sont de vrais experts. Quoi que vous nettoyiez, ils seront capables de récupérer l’information. […] Je peux assurer l’Assemblée qu’ils devront supporter les conséquences de leurs actes. Ils sentiront toute la force de la loi ».

Le Premier ministre a confirmé que des mesures immédiates ont été prises : « Tous les équipements ont été catalogués, arrêtés et déconnectés ». Il a également pris un engagement ferme : « Il n’y aura jamais, sous ce gouvernement, de restauration de l’interception ou de la surveillance de masse. Jamais ! »

Le Dr Navin Ramgoolam s’est engagé à tenir l’Assemblée informée des développements de l’enquête et à déposer le rapport complet devant le Parlement. « La tâche de passer au crible les décombres sordides laissés par ce régime mafieux, totalement dépourvu de scrupules moraux qui ignorait ce que disait la Constitution, nous continuerons jusqu’à ce que toute la vérité soit connue de la nation », a-t-il conclu.

Lutte contre la drogue : Le gouvernement déterminé à agir

Le Premier ministre, Dr Navin Ramgoolam, a annoncé mardi à l’Assemblée nationale une série de mesures drastiques pour combattre le fléau de la drogue dans le pays. Au cœur de cette initiative se trouve la création d’une National Drug Policy, Monitoring and Coordination Agency, qui sera présidée par Sam Lauthan, ancien ministre et travailleur social.

Face à une situation préoccupante – Maurice étant classé 7e pour le marché des drogues synthétiques dans l’océan Indien occidental selon le Global Organised Crime Index 2023 – le gouvernement prévoit de renforcer les moyens de la police et de réviser le cadre légal pour mieux distinguer trafiquants et consommateurs.

Un récent rapport de l’United Nations Office on Drugs and Crime (UNODC) souligne plusieurs défis majeurs : des efforts de réhabilitation limités dans le secteur public, une position inquiétante de leader dans l’usage des cannabinoïdes synthétiques en Afrique de l’Est, et des traitements inadaptés face aux différentes formes d’addiction. Le gouvernement s’engage à aligner ses actions sur les recommandations de ce rapport pour une lutte plus efficace contre ce fléau national.