Pension de l’État : Les veuves musulmanes mariées religieusement

 

Nombreuses sont les femmes musulmanes qui n’ont pas reçu leur pension de veuve à la mort de leurs époux car elles avaient seulement contracté le mariage religieux et non le mariage civil. Leur mariage n’est ainsi pas enregistré auprès du Muslim Family Council (MFC). Nous avons abordé le sujet avec un chef religieux, l’Imam Luckeea.

Cela fait des années que ce problème existe, selon notre interlocuteur. Il devrait indiquer que beaucoup des veuves font face à cela. « Letemps zot alle Muslim Family Council, laba dire zot pas rekonet sa et pa pu gagn pension. Zot dire in gagn l’ordre depi la haut », s’insurge l’Imam.

Selon ce chef religieux, la solution existe pourtant bel et bien. « Selon le système qui existait avant, on recevait un document du Service des pensions, qui mentionnait le nom de l’épouse et celui de son défunt époux. Il y avait le nom de l’Imam qui avait fait le nikkah, et celui qui avait certifié le nikkah. La mosquée estampillait le document. La veuve recevait ainsi sa pension à travers cela », nous explique l’Imam Luckeea.

L’Imam Luckeea, et d’autres chefs religieux, dont le président du Sunni Ulama Council, le Mawlana Shameem Khodadin, ont eu une rencontre avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth, il y a environ 4 mois, pour le mettre au courant de ce problème. « Line dire li pou okip sa. Ine arrive plis ki 4 mois, nou enkor pe atane mem », dénonce l’Imam Luckeea.

Ce dernier insiste que le Premier ministre doit apporter une solution. Il déplore que le MFC ne parle pas de ce problème.

En outre, le chef religieux lance un appel au MFCde faire avancer plus rapidement les demandes de divorce. « Ene system bien lente. Nou kompran kan ene dimoune demand divorce, ena ban procedure ki bizin suiv, mais pa kapav attan 5-6 ans kumsa », dénonce-t-il.

Selon les dires de l’Imam Luckeea, il y a actuellement 300 cas de divorces en attente devant le Muslim Family Council, dont 150 seulement qui sont reconnus. Il revient ainsi à cet organisme d’agir pour que les lois soient amendées, entre autres.