« On s’attendait à beaucoup plus d’emphase et de concentration sur les enfants en situation de handicap », affirme Ashvin Gudday, vice-président de l’Association pour les Droits des Handicapés (APDH), en réaction au budget présenté vendredi dernier par le ministre des Finances. Selon lui, il y a de bonnes initiatives, mais il est possible de faire mieux.
« Les mesures sociales touchant les personnes en situation de handicap suivent un certain ‘pattern’ depuis 2014. La pension de vieillesse a augmenté, ce qui n’est pas surprenant étant donné la hausse drastique du taux d’inflation. C’était prévisible. Concernant les subventions offertes aux écoles spécialisées, ce sont des mesures déjà annoncées, mais en termes d’accompagnement, on pourrait faire mieux », explique le travailleur social.
Revenant sur le remboursement des frais de taxi, Ashvin Gudday note que c’est une mesure retenue car les personnes en situation de handicap se trouvent souvent dans des situations difficiles. En effet, il rappelle que les bus ne sont pas ‘disabled friendly’, ce qui empêche les personnes à mobilité réduite de les utiliser pour se déplacer. « Certes, c’est une bonne initiative du gouvernement, mais il faudra veiller à ce que cette mesure soit effectivement mise en place à l’avenir. Il est important que chaque personne reçoive ce qui lui est dû. Hormis cette mesure, il n’y a pas eu d’annonces révolutionnaires », déclare-t-il.
« Il y a des aspects positifs, mais il y a aussi des manques qu’il faut combler. Les mesures annoncées dans le budget ne répondent pas à tous les besoins, et nous restons sur notre faim », dit-il. Il ajoute qu’il aurait été possible de mettre en place des mesures d’accompagnement, ou de fournir des équipements pour répondre aux besoins des enfants en situation de handicap, et que ce n’est qu’alors qu’on aurait pu parler d’un budget complet avec une approche holistique. Selon lui, L’argent ne peut pas effacer les cicatrices dans la vie des personnes vulnérables.
En ce qui concerne la prime à l’emploi, notre interlocuteur souligne que cette mesure doit être suivie de près car l’emploi des personnes en situation de handicap dans divers secteurs reste une bataille majeure. Pour lui, cela doit permettre l’émancipation, l’autonomisation ainsi que la consolidation de la dignité de ces personnes dans un monde complexe et compétitif.
