Plans de pension et d’assurance : Les souscripteurs ont le droit de savoir

La Plateforme BDS (Boycott, Deter, Shame) réclame des compagnies d’assurance et des gestionnaires de fonds de pensions et d’investissement de respecter le droit des souscripteurs à l’information et de dévoiler à ceux-ci où ils investissent leur argent, de peur que celui-ci ne soit investi chez des fabricants d’armes participant au génocide en Palestine.

 La plateforme invite les souscripteurs à exiger de leurs assureurs ou des gestionnaires de fonds de pension de rendre ces informations publiques afin qu’ils puissent exercer leur droit à un choix éthique en pleine connaissance de cause

BDS appelle tous les gestionnaires de fonds spéculatifs à faire preuve de transparence et à fournir toutes les informations nécessaires pour que chacun puisse prendre une décision éclairée. Elle exhorte également tous les employés à contacter leur employeur pour se renseigner sur le portefeuille d’investissement de la société qui gère leur fonds de pension. Ils ont le droit de savoir qui en sont les bénéficiaires ultimes.

De nombreux employés versent une partie de leur salaire à un fonds de pension, dont les bénéfices sont perçus au moment de la retraite sous forme d’une somme forfaitaire et/ou d’un versement mensuel pendant une période déterminée, généralement jusqu’au décès. La question de savoir s’il est même permis ou non de cotiser à un fonds de pension est un autre débat. Dans certains cas, certains employés n’ont d’autre choix que de le faire.

La plupart des gens hésiteraient à l’idée de verser ne serait-ce qu’une roupie dans une entreprise qui fabrique des armes, du matériel de surveillance ou tout autre objet utilisé pour persécuter les Palestiniens, ou tout autre être humain d’ailleurs. Pourtant, c’est ce que certains font peut-être, même sans le savoir. La contribution peut souvent être utilisée directement ou indirectement pour financer un génocide.

Selon la dernière fiche d’information sur les investissements du fonds d’actions étrangères de la compagnie d’assurances Swan, l’ETF iShares Core MSCI World figure parmi ses 5 principales participations. Les fonds iShares sont contrôlés par BlackRock Inc., qui, elle-même, investit massivement dans diverses entreprises étroitement liées à l’industrie de l’armement israélienne. Ces entreprises comprennent Lockheed-Martin Corp., BAE Systems Plc et Elbit Systems Ltd., entre autres, qui sont toutes directement impliquées dans le génocide à Gaza par la fourniture d’armes, d’équipements de surveillance, d’avions et de véhicules de combat et d’autres équipements connexes.

Plusieurs fonds de pension dans le monde sont confrontés à une pression croissante pour  désinvestir des entreprises impliquées dans un génocide. En février 2024, par exemple, Velliv, un fonds de pension danois, qui répond aux intérêts d’environ 420 000 membres retraités, a décidé de retirer ses investissements de plusieurs banques en Israël.

En juin 2024, KLP, le plus grand fonds de pension norvégien, a cédé environ 69 millions de dollars de Caterpillar, car son produit phare, le bulldozer, est utilisé pour la construction de colonies illégales et d’autres violations des droits de l’homme par les forces armées israéliennes en Cisjordanie et à Gaza.

BDS ne s’attend pas à ce que BlackRock Inc. suive le pas dans un avenir proche, en particulier avec un PDG comme Larry Fink, qui est un fervent partisan d’Israël et du massacre continu des Palestiniens.

BDS ne voudrait pointer Swan du doigt, exclusivement, car la plupart des fournisseurs de solutions financières à Maurice investissent dans des portefeuilles similaires. Cependant, les souscripteurs ont le droit à la transparence et à des informations factuelles par rapport à leurs placements

« Nous appelons donc également tous les gestionnaires de fonds spéculatifs à faire preuve de transparence et à fournir toutes les informations nécessaires pour que chacun puisse prendre une décision éclairée » affirme Mosadeq Sahebdin, coordonnateur de BDS. Il exhorte également tous les employés à contacter leur employeur pour se renseigner sur le portefeuille d’investissement de la société qui gère leur fonds de pension.

Les diamants du sang sont ainsi appelés parce que les pierres précieuses sont extraites dans des zones de guerre et souvent vendues pour financer des seigneurs de guerre. Investir dans une entreprise impliquée dans un génocide, souligne BDS, c’est comme détenir un lien de sang. « Faisons notre part, aussi minime soit-elle, pour nous débarrasser des liens de sang. »

Mosadeq Sahebdin

Coordonnateur

BDS