Platinum Card Saga : Pravind Jugnauth dit détenir d’autres éléments qui incriminent la présidente

Le Premier ministre a réuni la presse cet après-midi au bâtiment du Trésor afin de commenter pour la première fois le communiqué publié par la présidence hier dans la matinée.  Pendant presqu’une heure, Pravind Jugnauth s’est entretenu avec la presse mais sans pour autant convaincre sur sa prochaine étape à suivre devant le refus d’Ameenah Gurib-Fakim de démissionner de son poste.  «Je sais ce que je vais faire mais je vais d’abord consulter mon cabinet ministériel demain (ndlr, vendredi 16 mars) pour décider de la marche à suivre. Je vais communiquer en temps et lieu les décisions prises »,  affirme Pravind Jugnauth à la presse.  Ce dernier ne démord pas et avance qu’il détient d’autres éléments incriminants contre la présidente.  Une fois de plus il garde entier le suspense et ne révèle aucun détail mais prend à contre-pied les déclarations du ministre Mentor sir Anerood Jugnauth et du député du ML, Ravi Rutnah qui avancent que «la présidente n’a rien fait de grave ». Pravind Jugnauth déclare alors que, «quand sir Anerood a rencontré la présidente, il n’a pas fait d’enquête et l’a crue sur parole mais maintenant allez lui demander s’il a les mêmes opinions qu’avant.  J’ai des éléments que je vais communiquer en temps et lieu et vous allez voir si j’avais raison ou pas », dit le Premier ministre.

Va-t-il rencontrer la presse une nouvelle fois demain ? Pravind Jugnauth dit qu’il ne sait pas. Mais quel est la marge de manœuvre du Premier ministre ? Pour le moment seulement deux options s’offrent à lui, rappeler le parlement pour apporter une motion de destitution contre Ameenah Gurib-Fakim ce qui amènera la création d’un tribunal qui devra trancher ou un amendement à la Constitution pour suspendre la présidente de ses fonctions.  Pravind Jugnauth le sait à moins qu’il sache vraiment à quoi il joue. Pendant ce temps, la cohabitation entre la présidence et le gouvernement se complique davantage et le Premier ministre reconnait cette situation. « Il n’y aura pas de rencontre entre elle et moi comme d’habitude.  Depuis notre rencontre à la State House où elle avait accepté de démissionner, nous nous ne sommes pas parlé », dit-il.  Les ponts sont-ils alors coupés entre Réduit et Port-Louis ? Pravind Jugnauth répond, «ce n’est pas moi qui ai coupé les ponts » avant de reprendre, «elle aurait pu m’appeler pour me dire qu’elle ne va pas démissionner ».

Le fait que le Premier ministre n’arrive pas à trouver une solution dans l’immédiat soulève alors des interrogations.  Yaurait-il d’autres têtes de son gouvernement qui risquent de tomber  si l’affaire est appelée devant un tribunal ? «Je n’agis pas sur des palabres. Si quelqu’un a des informations concrètes qu’il vienne dire », dit Pravind Jugnauth.  Pourquoi ne pas rappeler le parlement dans les jours qui viennent pour présenter la motion ?  «Nou va gété » répète pour la énième fois le Premier ministre.

Quoi qu’il en soit, la conférence de presse de Pravind Jugnauth aujourd’hui n’apporte pas suffisamment d’éclaircissement si ce n’est que le défi lancé à Ameenah Gurib-Fakim pour qu’elle vienne dire que le Premier ministre ment.