Plusieurs familles attendent toujours un lopin de terre promis par les autorités

Relogement des habitants de La Ferme à Bambous

  • L’inaction du ministre des Terres et du Logement mise à l’index

C’est un sentiment ras-le-bol et d’exaspération qui animent plus d’une soixantaine de familles vivant aux abords à proximité de l’église St Sauveur à Bambous. Raison : ces familles par le biais de leur porte-parole Jean-Maurice Jean-Pierre, un fervent travailleur social, affirment qu’elles ont été bernées par le ministère des Terres et du Logement. En effet, ces familles soutiennent être en possession d’un contrat datant de 2010, stipulant qu’ils recevront un lopin de terre pour compenser leur imminent délogement devant le danger que le réservoir pourrait céder. Cependant, elles affirment être toujours dans le flou.

« Il y a quelques habitants qui ont déjà reçu leur compensation et un lopin de terre mais la plupart poireautent toujours », s’insurge Saroj Domah, une habitante de la région. Agée de 59 ans et mère de six enfants, cette dernière avance avoir déboursé la modique somme de Rs 700 le 20 décembre 2010 soit sept ans de cela pour les frais de son contrat auprès du ministère des Terres et du Logement. Saroj Domah précise aussi que ce contrat leur permettrait d’avoir un lopin de terre dans une région proche de Bambous. (Le réservoir La Ferme, vieux de 100 ans, a déjà montré quelques fissures et des travaux de réhabilitation devraient débuter bientôt. Ce réservoir est appelé, à terme, à alimenter en eau potable des abonnés de la Central Water Authority (CWA) des villages de l’Ouest et de certaines régions des basses Plaines-Wilhelms et de Port-Louis, en sus de sa vocation de réservoir agricole).

La quinquagénaire soutient aussi qu’elle s’est rendue à maintes reprises au ministère des Terres et du Logement à Ebène et à la National Empowerment Foundation à Port-Louis en compagnie d’autres habitants pour avoir plus d’éclaircissement sur leur relogement. Cependant, l’ombre d’une probable évacuation plane dans la tête des habitants de la Ferme après avoir des courriels leur demandant d’évacuer les lieux.

« Zot ti promett nou zot pou done nou ene boute la terre à proximité Conseil district Rivière-Noire mais nous pa tane nanien alors ki ena dimoune fini commense gagne la terre la bas », fulmine une autre habitante.

Jean-Maurice Jean-Pierre, porte-parole des habitants de La Ferme et membre fondateur du regroupement People struggle for human rights to housing affirme pour sa part avoir adressé de nombreux courriels à l’ex-ministre des Terres et du Logement Showkutally Soodhun de même qu’au ministre Mahen Jhugroo qui occupe désormais ce poste mais ces courriels sont restés lettre morte. « Je suis d’avis qu’avoir un logement est un droit que chaque individu doit avoir. Je ne comprends pas pourquoi le ministre de tutelle de même que les officiers de son ministère refusent systématiquement de nous rencontrer », s’insurge-t-il. D’emblée, le travailleur lance un appel au bon sens du ministre des Terres et du Logement au cas contraire il compte entamer une manifestation en compagnie des habitants de La Ferme devant les locaux du ministère des Terres à Ebène.