PME : « La deuxième vague a apporté un autre coup de massue »

La deuxième vague de covid-19 et un deuxième confinement national ont évidemment ralenti davantage les activités économiques. Les Petites et moyennes entreprises (PME) ont été particulièrement atteintes par ce ralentissement. Le point sur la situation avec Amar Deerpalsingh, le président de la Fédération des PME.

Amar Deerpalsingh estime que la situation est encore compliquée. Les activités ont été davantage réduites et plusieurs PME se retrouvent toujours en difficulté.

Il souligne qu’il y a une interdépendance entre les PME, et les restrictions de mouvement occasionnent encore plus de difficultés. Toutefois, avec la deuxième phase du déconfinement partiel, Amar Deerpalsingh pense qu’il y aura une augmentation des activités économiques, vu qu’il n’y aura pas tellement de restrictions. « Ce n’est qu’à ce moment-là qu’on pourra évaluer la reprise des activités économiques. L’année dernière, quand il y avait le déconfinement, les activités économiques n’avaient pas repris de sitôt. Durant ces moments, beaucoup de PME ont souffert et beaucoup ont aussi fermé leurs portes », fait-il ressortir.

« Actuellement, les PME doivent faire face à une augmentation majeure du prix des matières premières. Aussi, les gens ont tendance à ne pas dépenser. Tout ceci fait qu’il n’y a pas beaucoup d’opportunités pour les PME », fait remarquer le président de la Fédération des PME. Selon lui, la situation deviendra encore plus compliquée à partir du mois de mai, quand le ‘Wage Assistance Scheme’ et le Self-Employed Assistance Scheme’ prendront fin en avril.

La deuxième vague de covid-19, selon Amar Deerpalsingh, a ainsi apporté un autre coup de massue au secteur des PME, qui était déjà fragilisé. Selon lui, si on ne met pas en place plusieurs soutiens dans les plus brefs délais, il y aura encore beaucoup de ‘collapse’ des PME, ce qui amènera encore plus de pertes d’emploi et un ralentissement accru de l’activité économique.

Le président de la Fédération des PME avance aussi que beaucoup de licenciements au niveau des PME ne sont pas répertoriés officiellement car il y a des accords à l’amiable entre employeur et employés, ce qui fait que cela n’est pas rapporté dans les statistiques nationales.

Au niveau des attentes en ce qui concerne le Budget 2021/2022, Amar Deerpalsingh s’attend à ce que le gouvernement apporte son soutien inconditionnel au secteur des PME, qui constitue un secteur très important dans l’économie du pays.

Il tient ainsi à faire rappeler que le secteur des PME emploie plus de personnes que les autres secteurs à Maurice. Notre interlocuteur mentionne aussi que les PME apportent environ 160-170 milliards de roupies au Produit intérieur brut (PIB), ce qui tourne autour de 40 %. « On s’attend à ce que le soutien du gouvernement aux PME soit en proportion à ce que ce secteur représente. On s’attend à un soutien massif financier, et d’autres moyens de support pour que les PME puissent se réinventer. »