Le 27 septembre dernier, Me Anas Sakhawoth faisait partie des 47 nouveaux avocats ayant prêté serment devant la Cour Suprême de l’île Maurice. Cet événement solennel, présidé par la Chef-Juge Rehana Bibi Mungly-Gulbul, a marqué une étape importante dans la carrière de ces jeunes juristes qui entrent dans une profession noble mais exigeante.
Issu d’une famille modeste, Me Sakhawoth a su tracer sa voie avec brio. Son parcours académique débute par des études primaires à l’école Notre-Dame-du-Refuge, suivies d’études secondaires à l’Imperial College de Forest Side. Il poursuit ensuite à l’Université de Central Lancashire (Mauritius Campus) pour son LLB, avant de faire son barreau à l’University of Law de Londres.
Sa passion pour le droit s’est manifestée dès son plus jeune âge. En 2018, sa participation au National Youth Parliament (NYP) en tant que ministre Mentor a confirmé son engagement pour les droits humains et le changement social. « Quelqu’un qui connaît la loi peut apporter beaucoup de changements dans un pays comme Maurice », affirme-t-il avec conviction.
La prestation de serment a marqué l’aboutissement de cinq années d’efforts intenses pour Me Sakhawoth, premier diplômé et avocat de sa famille. Il rend hommage à ses mentors qui l’ont guidé dans ses premiers pas professionnels, notamment Me Shakeel Mohamed, Me Nadeem Hyderkhan, Me Audrey Stéphane, et l’avoué Me Sivakumaren Mardemootoo. Il exprime également sa gratitude envers toute l’équipe de Mohamed Chambers, incluant Me Zakir Mohamed, Me Djunaid Oozeerally, Me Sweshta Jadoo, Me Arshad Gassita, Me Humayrah Thug, Me Yovic Ramjus, Me Parwaiz Modaykhan, ainsi qu’Ehsan Ally Banon, pour leur soutien précieux.
Me Sakhawoth est lucide sur les défis qui attendent les jeunes avocats mauriciens. Il évoque notamment la concurrence accrue dans une profession comptant près de 1200 membres, la nécessité de se faire un nom et de gagner la confiance des clients, ainsi que les retards chroniques dans le système judiciaire. Face à ces enjeux, il appelle à une réforme globale du système judiciaire, impliquant tous les acteurs concernés.
Attiré par le droit pénal et civil, le jeune avocat reste ouvert à l’évolution de sa carrière, conscient des nouvelles opportunités qu’offre la profession. Il voit l’avenir avec optimisme, estimant qu’il y a toujours de la place pour les jeunes compétents et dévoués. Inspiré par des figures emblématiques telles que Yousuf Mohamed et Gaëtan Duval, qui furent Senior Counsel et Queen’s Counsel respectivement, Me Sakhawoth aspire à laisser sa marque dans le monde juridique mauricien. Il souhaite contribuer à l’élaboration de nouvelles lois et à l’identification des lacunes du système judiciaire afin de les résoudre. Il plaide notamment pour l’adoption d’un ‘Police and Criminal Evidence Bill’ (PACE) à Maurice, qui, selon lui, améliorerait considérablement le fonctionnement de la justice pénale.
Son message aux aspirants avocats est clair : « Never give up! ». Il insiste sur la difficulté du parcours, mais aussi sur la satisfaction immense d’exercer cette profession noble. « Être avocat, c’est une des plus grandes bénédictions que vous pouvez donner à vos parents, à la société », affirme-t-il avec passion. Il tient à exprimer un hommage sincère à ses parents : « Je dois dire que mes parents sont les architectes de ma réussite, avec l’aide du Créateur. » Le jeune avocat exprime également sa gratitude envers son cercle de soutien : « Je suis reconnaissant envers tous mes amis et toutes les personnes qui m’ont aidé et soutenu sans relâche, qui ont cru en moi », dit-il.
Me Anas Sakhawoth incarne une nouvelle génération d’avocats mauriciens : ambitieux, conscients des défis, mais résolument optimistes quant à leur capacité à faire évoluer positivement le système judiciaire du pays. Son parcours témoigne de la possibilité de réussir par le travail acharné et la détermination, ouvrant la voie à d’autres jeunes talents issus de milieux modestes.
Shruti Chundunsing
Parmi les 47 nouveaux membres du barreau mauricien, Shruti Chundunsing, fille du journaliste Harish Chundunsing : diplômée de l’Université de Bristol, formée au Bar BPP Bristol, elle a effectué son pupillage chez Me Luchooman, avant de travailler chez Denton’s et Eversheds
Abdallah Aumeer
Abdallah Aumeer, fils du député travailliste Farhad Aumeer, a également prêté serment ce 27 septembre, et marche dans les traces de son frère ainé, Muhammad, qui travaille dans l’étude de Me Antoine Domingue