Prétendue radicalisation de l’islam à Maurice : Qui tire les ficelles ?

Pour quelles raisons ce journaliste affilié au magazine français Marianne, proche du parti politique Front National dirigé par Marine Le Pen, s’entête-t-il à faire croire qu’il y a une « montée inquiétante de l’islam radical » à Maurice ? Deux articles récents, sous la plume de ce journaliste répondant au nom d’Ian Hamel, tentent sciemment d’instaurer un climat de frayeur au sein de la population mauricienne, mais aussi parmi les touristes, en évoquant une radicalisation de l’islam à Maurice.

Pour étayer ses dires, le journaliste Ian Hamel se base sur quelques affiches placardées dans la capitale et appelant à rejeter la loi humaine en n’allant pas voter. Pas de quoi prouver une prétendue radicalisation de l’Islam. Mais le journaliste va même plus loin. « À Plaine Verte, le quartier musulman de Port-Louis, la capitale, de très nombreuses femmes portent désormais un voile intégral noir, les couvrant de la tête aux pieds » écrit-il dans un article paru dans le magazine Marianne le 10 novembre dernier. Et d’élaborer, en citant une journaliste française : « Il y a encore quatre ou cinq ans, on ne croisait pratiquement jamais de femmes en burqa. Il ne s’agit que d’une minorité. Mais ce n’est pas un bon signe ».

Ian Hamel récidive dans un autre article, publié cette fois-ci sur le site en ligne « Global Watch Analysis », dont l’un des principaux objectifs est « la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme et le fanatisme sous toutes leurs formes », en soutenant que « il y a quelques années, on ne croisait pratiquement jamais de femmes en burqa dans les rues de Plaine-Verte, le quartier musulman de Port-Louis, marchant quelques pas derrière des barbus en djellaba ».  N’est-ce pas de la mauvaise foi, pour ne pas dire de la démagogie, que d’associer le port du burqa ou du djellaba à un quelconque extrémisme religieux alors que les Musulmans vivent en harmonie avec les autres composantes de la société mauricienne ? N’est-ce pas une insulte faite à la croyance de ces femmes et hommes portant le voile ou le djellaba que de les traiter de Musulmans radicaux alors qu’ils ne font que suivre un précepte islamique ? Maurice étant un pays multiracial et multiculturel, doit-on s’étonner, s’offusquer ou s’inquiéter quand quelqu’un s’habille selon ses croyances, d’autant que la liberté religieuse est un droit garanti par notre Constitution ?

Le journaliste proche du Front National, un parti de l’extrême droite, poursuit avec ses déblatérations en s’appuyant sur la position pro-palestinienne et anti-israélienne adoptée par Shakeel Mohamed durant la campagne électorale. « Pour discréditer l’actuel gouvernement, il n’a cessé de l’accuser […] de travailler main dans la main avec Israël, citant une compagnie basée à Maurice  (comprenez le Mossad) impliquée dans la vente d’armes et qui aurait le sang des Palestiniens, et donc des musulmans, sur les mains », souligne-t-il. Défendre la cause palestinienne ou d’autres minorités musulmanes subissant des atrocités à travers le monde serait donc synonyme d’extrémisme ?  À l’opposé de ses critiques infondées et injustifiées à l’égard du député rouge du no. 3, Ian Hamel se montre élogieux envers Pravind Jugnauth qui, lui, n’a jamais levé le petit doigt pour défendre la cause palestinienne. Est-ce une simple coïncidence ? À qui profite le crime ?