[Prisons] Le ministre Reza Uteem appelle à une réforme du système de réinsertion des ex-détenus

Le ministre du Travail et des Relations industrielles, Reza Uteem, a prononcé ce jeudi matin un discours à la Prison Training School de Beau Bassin, lors de la présentation des résultats d’une étude sur les obstacles à la réinsertion des anciens détenus, en particulier les femmes et les jeunes. L’étude, intitulée ‘Exploration of the Barriers to Integration of Ex-Inmates (Women and Youth) in Mauritian Society’, a été réalisée avec le soutien de l’Union européenne et de l’ONG Kinouété.

Le ministre a souligné la nécessité de repenser le système carcéral et les mécanismes de réinsertion, affirmant que la réhabilitation constitue une approche plus durable que la simple punition. Il a également évoqué les difficultés persistantes auxquelles font face les anciens détenus, notamment la stigmatisation sociale et les obstacles à l’emploi.

Sur le plan économique, Reza Uteem a noté que les pénuries de main-d’œuvre dans certains secteurs pourraient être partiellement comblées par une meilleure intégration des anciens détenus, à condition d’adapter les formations en prison aux besoins du marché. Il a cité en exemple les programmes existants en agriculture, menuiserie et aquaponie, tout en appelant à leur renforcement.

Le ministre a par ailleurs abordé la question du Certificate of Character, dont les critères rigides, notamment pour les infractions liées à la drogue, rendent difficile la réinsertion des anciens détenus. Il a plaidé pour une réforme du cadre légal afin de faciliter leur retour dans la société, tout en insistant sur l’importance d’un soutien psychologique accru au sein des établissements pénitentiaires.

Pour conclure, Reza Uteem a remercié les partenaires de l’étude, notamment l’Union européenne et l’ONG Kinouété, ainsi que le Mauritius Prison Service pour son ouverture à la réforme. Son intervention s’inscrit dans un débat plus large sur l’évolution du système judiciaire et la nécessité d’une approche plus inclusive de la justice.