Dr Noormuhammad Abbasakoor
A 33 ans, cet habitant de Port-Louis exerce comme consultant en Médecine Interne, diabétologue et endocrinologue. Dr Noormuhammad Abbasakoor, qui a fait ses études de médecine en Ireland et en Amérique vient d’ouvrir son cabinet de consultation dans la Capitale. Rencontre avec cet homme sympathique et humble.
Le benjamin d’une fratrie de trois enfants, Noormuhammad était toujours entouré des proches qui faisaient carrière dans la médecine dont son oncle et son cousin. C’est ainsi que cet ex-élève du collège Mahatma Gandhi Institute à Moka, a développé une passion pour les sciences depuis un très jeune âge. Seulement, au collège il hésitait entre son penchant pour la loi et l’aspect fascinant de la médecine qui consiste à sauver des vies. Son choix s’est finalement porté sur le deuxième. L’anatomie et tout ce qui avait un rapport avec le corps humain l’intéressaient. « Dans la médecine, il n’y a pas uniquement l’aspect médical, mais aussi le social. La relation humaine m’attire beaucoup », lance-t-il.
Il s’envole alors pour Dublin après ses études secondaires et s’inscrit au Dublin Trinity College. Le trentenaire vit alors une expérience extraordinaire lorsqu’il fait ses débuts dans un milieu médical. « C’est un moment inoubliable pour moi. Je me rappelle toujours du premier patient que j’ai ausculté. C’était un jeune patient, qui venait d’être diagnostiqué du diabète type 1. Je devais l’informé et ses parents et leur parler des changements qui allaient s’opérer dans leurs vies dès lors », se remémore-t-il. Le diabétologue nous confie que bien évidemment cela n’était pas facile car tout allait changer pour l’enfant. Ce dernier devrait désormais s’injecter de l’insuline. De plus, il devra tester son taux de glucose 3-4 fois par jour. Ainsi, le docteur est appelé à changer de rôle. Du médecin, il devient l’ami du patient qui doit l’encourager et le soutenir. L’essentiel, selon Noormuhammad Abbasakoor c’est de développer une relation de confiance entre le médecin et le patient. Il privilégie une ‘multidisciplinary approach’ et essaie de comprendre le problème dans sa globalité.
Le médecin en compagnie des ‘healthcare specialists trainees’ à Lahey Clinic, Massachussetts, en 2014
Pendant les deux premières années, ses études étaient plutôt théoriques et se focalisaient sur l’anatomie, la pathologie et la bio-chimie. Ce n’est qu’à la fin de la troisième année, que le Dr Noormuhammad commence son ‘problem-based learning’ soit la partie pratique où, il étudie les cas de certains patients et donne son avis médical. Au terme de ses études, il fait son internat au Tallaght hospital. Il a déjà fait son choix. Il fera la Médecine Interne. Après deux ans comme ‘House officer’, il recoit son MRCP, Membership of the Royal College of Physicians.
En 2011, le détenteur du MRCP décide de réaliser son rêve d’enfance…celui d’aller étudier aux Etats-Unis. Il met le cap sur Boston, ou il doit d’aller tout recommencer en Médecine Interne. Toutefois cela ne le décourage pas. Il se donne à fond à cette nouvelle exigence. Pour lui, c’est un ‘new challenge’ qu’il fallait relever. Il ne regrettera pas son choix car le progrès atteint aux Etats Unis dans la médecine lui sera bénéfique. « Les technologies dernier cri, les ressources, et les équipements sont accessibles à notre portée. On n’a pas à penser dix fois sur le coût des examens médicaux comme pour faire le CT Scan d’un patient. Ici, chaque patient a une assurance médicale », déclare-t-il.
Cependant, le trentenaire décide de poursuivre sa spécialisation en diabétologie et en endocrinologie à Stanford University à Sillicon Valley en Californie. Encore un rêve qui se concrétise pour lui. Il est introduit à des patients ayant des pathologies rares telles que le ‘severe hypotheroid’. En tant qu’étudiant, le Dr Noormuhammad Abbasakoor nous confie qu’il a reçu plus d’autonomie pour pratiquer son expertise qu’en Ireland. Les étudiants sont libres de pratiquer dans la mesure où cela les aide à apprendre davantage sur le sujet. Le plus surprenant pour le consultant en Médecine Interne, c’est surtout le fait que cette université réunissait une communauté de chercheurs, et il a côtoyé des collègues qui étaient engagés dans la mise en page des ‘medical guidelines’ qui sont utilisés comme référence dans le monde entier. Il précise que c’est sur ce campus universitaire que le site Google a vu le jour par des génies de l’informatique. « Cela nous amène à comprendre à quel point le monde médical évolue et on doit bouger en parallèle. Je suis toujours stupéfait de la pompe insuline que j’ai vu aux États-Unis. Les chercheurs tendent toujours à l’améliorer afin qu’elle soit plus efficace », relate-t-il.
Lorsque le Dr Abbasakoor a reçu une offre pour travailler comme consultant aux Etats-Unis, il a refusé. Pour lui, le but n’est pas de se faire de l’argent mais de mettre son savoir-faire au service des autres. D’ailleurs, il se préoccupe de la montée du diabète actuellemente à Maurice. La situation est alarmante vu les chiffres qu’affichent les statistiques avec 23% de la population, soit 257 000 personnes qui sont atteintes de cette maladie. Il ajoute que le diabète type 2 touche 95% de personnes alors que le reste est atteint du type 1. La ‘childhood obesity’ augmente le risque pour un jeune de développer le diabète type 2 c’est pour cela que la maladie touche de plus en plus de jeunes. De plus, environ 200 000 personnes sont pre-diabetic et 50% parmi eux auront définitivement le diabète. Le consultant conseille de ne pas prendre du stress, d’avoir une bonne alimentation et de pratiquer de l’exercice physique régulièrement.