- Une lettre envoyée au PM le 24 juin 2018 est restée sans réponse
˝Le gouvernement veut notre mort !˝ C’est en ces termes que les importateurs des produits en plastique expriment leur amertume devant l’indifférence des autorités à leur égard.
Annoncée dans le budget 2018/2019, cette mesure visait l’imposition indirecte (excise duty) d’une hausse de Rs 2 sur chaque item importé. Les produits en plastique non-biodégradable comprennent des conteneurs tels les take-aways, les plats et plateaux, les bols, les coupes, les goblets, les fourchetes, les couteaux et les cuillères au nombre d’une quarantaine.
Le 24 juin 2018, les importateurs adressent une lettre au Premier Ministre, Pravind Jugnauth, pour lui demander de revenir sur cette décision, ou alors de taxer les produits à hauteur de 0.50 sous par pièce.
La mesure qui devait être effective à partir du 1er février 2019 a été repoussée au 2 mai 2019. Ce qui a quelque peu soulagé les utilisateurs des take aways et des goblets en plastique lors de la fête Maha Shivaratree.
Pour les importateurs, si la loi est appliquée à partir du 2 mai, ils feront face à des soucis financiers catastrophiques et risquent de mettre la clé sous le paillason après des années passées dans ce commerce. Outre la perte d’emplois, des dommages collatéraux affecteront indirectement ceux engagés dans le fast-food en particulier.
Les importateurs expliquent, à titre d’exemple, que si un plateau se vend à Rs1.05, il coûtera Rs 3.05 au consommateur, soit une hausse de 300 %. L’augmentation sera automatiquement refilée au client. Idem pour un take-away qui coûte aujourd’hui Rs 5.00 et qui coûtera éventuellement Rs 7.00.
Valeur du jour la taxe douanière d’un conteneur d’articles non-biodégradables en plastique revient à Rs 20,000 ou Rs 35,000. Que se passera-t-il avec la hausse de Rs 2 par pièce importée ? se demandent les importateurs. Les douaniers iront-ils jusqu’à dévider le conteneur et compter chaque item pièce par pièce ? Cela ne donnera-t-il pas lieu à la fraude et à la corruption ? Ils regrettent que le Premier Ministre n’ait pas cru utile de leur donner une réponse, même pas un accusé de réception.
Tout en comprenant la philosophie du gouvernement qui veut réduire l’utilisation de produits non-biodégradables afin de protéger l’environement, les importateurs trouvent exorbitante, injuste et injustifiée la somme de Rs 2 par pièce importée et réitère leur demande de fixer la taxe imposée à 0.50 sous.
