Promouvoir le tourisme autrement

Sans doute, l’hiver est synonyme de période creuse pour notre industrie touristique. Dans la conjoncture actuelle, rien ne tourne rond, vu que la covid-19 a chamboulé le tourisme à travers le monde. L’industrie touristique, qui était en plein essor avant la covid-19, s’est écroulée subitement.  L’effet collatéral a été indescriptible sur le plan social et économique. La MTPA et l’AHRIM multiplient leurs efforts pour que l’industrie commence à progresser comme dans le passé. Toutefois, on est en train de remonter la pente avec une arrivée de 243 086 touristes rien que pour le premier trimestre de 2022. Dans un climat favorable, il nous semble que le futur sera brillant en ce qu’il s’agit d’arrivées touristiques internationales.   

Dans cette optique, un marketing agressif s’impose sur tous nos marchés touristiques.

À mon avis, en cette situation critique, la gestion de notre industrie touristique demande une compétence absolue au niveau du marketing et de la formation des ressources humaines.  Donc, il est préférable d’être très prudent en termes de dépenses effectuées en ce qui concerne le marketing.

En termes de management, l’efficience est décrite comme ‘la capacité d’un rendement satisfaisant’. Le fait qu’on est dans une période de vaches maigres, donc chaque roupie dépensée par l’État sur le marketing doit être auditée minutieusement.

La publicité la plus efficace est de bouche à oreille. Je pense que le ministère du Tourisme doit avoir recours à ce type de publicité en cherchant l’aide de nos ambassadeurs à l’étranger.  Des T-shirts avec l’effigie de notre océan bleuâtre avec l’inscription ‘Ile Maurice’ pourraient être distribués à nos expatriés, tout en les recommandant de porter ces T-shirts au maximum dans leurs pays d’adoption. Cela pourrait au moins impacter les voyageurs de ces pays en les rappelant que l’île Maurice existe quelque part dans l’océan indien.

Dans les années 80, j’avais l’habitude de porter un T-shirt de ce genre à Delhi durant mes études, avec une photo frappante d’une touriste faisant du sport nautique. Croyez-moi, c’était un élément d’attraction pour les badauds. Parfois, quelques audacieux m’approchaient aussi pour se renseigner à propos de notre pays.

Par conséquent, par le biais de nos ambassadeurs, des ‘give aways’ comme des porte-clés, des calepins avec la carte de Maurice et d’autre petits souvenirs pourront être distribués aux voyageurs potentiels par nos compatriotes vivant à l’étranger. Dans ce contexte de marasme économique, le ministre du Tourisme doit lancer un appel strident et invétéré à nos expatriés de montrer leur sens de patriotisme en participant en masse à cette campagne publicitaire. Simultanément, le ministère peut aussi encourager le tourisme ‘VFR’ (‘visiting friends and relatives’) par les migrants Mauriciens, qui dans un élan de solidarité, pourront venir passer leurs vacances sur notre sol.  

Le ‘Dark Tourism’

Dans le même souffle, je tiens à attirer l’attention du ministre des Arts et de la Culture qu’un de nos patrimoines culturels, qui se trouve à Moulin à Poudre est dans un état délabré. Relégué aux oubliettes, ce bâtiment historique marque l’histoire de notre pays. Il est important de le restaurer tout comme le Victoria Square Building, tout en gardant son cachet colonial. C’était une prison où les esclaves rebelles aussi bien que les pirates qui avaient été condamnés à mort passaient à la potence. Cependant, l’intégration de ce bâtiment historique au sein de notre industrie touristique donnera lieu à un nouveau type de tourisme, connue comme le ‘Dark Tourism’.

Notons que le ‘Dark Tourism’ nous rappelle les événements liés au passé avec des souvenirs mélancoliques. Tout comme au Morne où les esclaves marron préféraient se jeter dans le vide plutôt que de retourner à l’esclavagisme.  Le tourisme culturel est un élément majeur de notre industrie touristique, il est impératif de rénover ce bâtiment qui un jour pourrait bien attirer beaucoup de touristes.

L’île Maurice, la vitrine de l’océan indien, avec ses attractions touristiques, tant sur le plan naturel qu’artificiel, est définitivement un paradis pour les touristes. Une histoire de la période coloniale, riche en activités économiques, militaires, politiques et sociales pourra raviver ces épisodes magnifiques de notre passé. Des guides bien formés impressionneront nos visiteurs qui veulent à tout prix satisfaire leur curiosité intellectuelle en termes de culture et d’histoire.

Cependant, la propreté demeure un facteur primordial pour le maintien d’un tourisme soutenable. Dans ce contexte, il ne faut pas oublier que la survie du tourisme dépend hautement sur un environnement propre et sain.    

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By Cassam Tupsy

NOTE : Les points de vue exprimés dans cette rubrique ne reflètent pas nécessairement ceux de la rédaction et n’engagent que les auteurs eux-mêmes.