Protocole de la quarantaine : Une politique de deux poids, deux mesures ?

La polémique enfle autour du fait qu’une ressortissante étrangère a été autorisée à quitter le centre de quarantaine après seulement trois jours. Ce serait suite aux conseils du Dr. Catherine Gaud, qui n’est pas habilitée à examiner des personnes individuellement, que cette femme a pu passer outre le protocole de quarantaine.

Cette étrangère est arrivée à Maurice le 8 novembre dernier à bord du vol MK 015, en provenance de France. Elle a été autorisée à quitter l’hôpital ENT trois jours seulement après que deux tests au covid-19 effectués sur elle se sont révélés négatifs. Une information qui avait été confirmée par le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, à l’Assemblée nationale le mardi 24 novembre, suite à une question du député Ehsan Juman (PTr).

Selon les dires du ministre, comme rapportés dans le Hansard, « Given the nature of this case and upon request of the specialist, Dr. C. G. [NdlR : le Dr. Catherine Gaud] gave a general advice on cases with artifact signal. The specialist at New ENT Hospital then decided to discharge the patient. »

Il serait bon de rappeler que le Dr. Catherine Gaud n’est pas enregistrée avec le ‘Medical Council’ de Maurice et que des patients ne peuvent lui être référés. On peut aussi s’interroger sur les risques que présentent de telles actions. Car pour rappel, tout récemment, le pays avait enregistré un cas local de covid-19, le premier depuis le 26 avril.

Ainsi, tout comme dans le cas de cette étrangère, un homme d’une soixantaine d’années avait été autorisé à partir après sept jours d’isolation à l’hôpital ENT. Au début de la quarantaine, il avait été testé positif mais au fil des jours, il avait été testé négatif, et avait été autorisé à partir vers le 2 novembre.

Vers le 11 novembre, il ne se sentait pas bien, et le dépistage devait révéler qu’il était positif à la covid-19. Son fils avait aussi été testé positif par la suite.

Les questions qui se posent : est-ce que les protocoles mis en place sont respectés par tout le monde, ou est-ce que les autorités concernées font certaines distinctions ? Est-ce qu’il y a certaines personnes qui jouissent de traitements de faveur ? Qui assumera la responsabilité si jamais la covid-19 devait se répandre dans tout le pays ?