Protocole non-respecté et traitement médical inexistant : « Seki ministre la dire fausse ! »

Covid-19 : Un patient positif dénonce

Ce patient testé positif à la Covid-19 pendant la semaine dénonce les élucubrations du ministre de la Santé qui tente de faire croire que sa gestion de la pandémie est parfaite et que tout est sous contrôle. Notre interlocuteur relève plusieurs manquements, à commencer par la prise en charge et le suivi médical inexistant outre les prises de température, même s’il est supposément être en traitement dans un hôtel 4.5 étoiles sur le littoral ouest du pays.

Le patient, la cinquantaine et habitant à Cluny, dit avoir été contacté par l’équipe de « contact tracing » le jeudi 8 juillet dernier après avoir été en contact avec une personne liée au cluster de Bois-Chéri. Après un premier test PCR, il rentrera chez lui et attendra, en vain, une réponse du ministère de la Santé jusqu’à 13h le lendemain, vendredi. Toujours sans aucune nouvelle après 24h et assumant qu’il n’est pas contaminé, puisque les tests négatifs ne sont généralement pas communiqués aux patients, notre interlocuteur, évoluant dans le secteur éducatif, se rend sur son lieu de travail.

C’est là qu’il sera finalement contacté par un officier de la Santé lui demandant de s’isoler sans toutefois lui communiquer les résultats de son test de dépistage. C’est ce qu’il fera jusqu’au dimanche quand il reçoit la visite d’un médecin. Un autre test PCR est effectué sur lui. À 20h le même jour, il est informé que son test est positif et qu’il sera dirigé vers un centre de traitement lundi. Son épouse et sa fille aînée, une étudiante, seront également testées positives par la suite.

Le patient, qui a déjà subi la deuxième dose de vaccin depuis avril, décrie le protocole mis en place par le ministère. « Mo pa trouve vaccins la ine fer auken l’effet », fustige-t-il, en soutenant que « c’est deux établissements scolaires kine bouleversé, kot mo travail et kot mo tifi alle lekol. La lekol ine fermer pendant une semaine, zot pe désinfecté. Sa ti kapave éviter si zot ti communique avec moi avant. Ena bane failles dans le système ». Il déplore aussi le traitement accordé aux patients. « Bane la passé, zot guet zis température, ni plus ni moins. Pena auken feedback ki nou gagner. Auken médecin pane contacter moi ni même au téléphone pou dire moi quand mo bizin fer mo test, komier jour mo pou rester, nanrien », dénonce-t-il.

Un mort dû à un manque de suivi

Les gaspillages sont aussi dénoncés. « Quand ene dimoune malade, li pas intéressé manzé li. Li envi gayn ene traitement. Mais zot pane kapave donne nou sa service la. Je pense que le ministère doit se pencher sur des moyens technologiques qui pourraient être utilisés pour tenir les patients informés de leur cas », poursuit notre interlocuteur. « Seki ministre la dire fausse ! » martèle-t-il, en avouant qu’un patient décédé au courant de la semaine a été victime d’un manque de suivi. « Nou ine bien amerder. Sa dimoune la pa ti bien avant-hier. Zot ine dire li 8h30 le lendemain matin pou amene li ENT. A 11h30, zot pas ti enkor amene li. Quand finalement zot ine amene li, nou gagne nouvel ki line décédé. C’est ene manque de suivi », insiste-t-il.

Il s’interroge aussi sur les critères établis pour inclure des endroits sur la liste des zones rouges. « Bois Chéri ine gagne 10 cas et ine met zone rouge peut-être parce que c’est ministre so circonscription. Par contre, à Cluny mo koner ki ena minimum 9 cas mais personne pane gueter si pas ti bizin fer mass testing ou fer ene campagne de sensibilisation dans la région », poursuit ce patient dont le but, précise-t-il, vise uniquement à relever des failles pour qu’elles soient adressées à l’avenir.